Référence agro

Nicolas Hulot réitère sa proposition de Grenelle de l'Agriculture

Le | Politique

Invité à livrer sa vision de l’agriculture lors du colloque « Nourrir toute la terre », organisé le 13 décembre à Paris, Nicolas Hulot a assuré apporter « un regard de conviction, avec humilité ». Il a ainsi reconnu avoir approfondi son analyse des thématiques agricoles relativement récemment, et notamment dans les trois années ayant précédé la COP21 de 2015.

L’agro-écologie

« J’ai longtemps pensé que l’agro-écologie avait quelque chose d’archaïque, a-t-il reconnu. J’ai révisé mon opinion quand j’ai compris qu’il s’agissait de synchroniser les intelligences de la nature et de l’homme. » Il estime que l’agro-écologie, via notamment la restauration des sols, est un levier majeur pour enrayer les changements climatiques. Il y voit un nouveau modèle à privilégier, réduisant la dépendance aux intrants de synthèse.

L’évolution de l’agriculture

Évoquant « une erreur » en parlant de l’intensification et de l’ultra-spécialisation des exploitations après guerre, Nicolas Hulot se félicite toutefois de voir l’agriculture aller dans le bon sens. Il cite notamment la prochaine interdiction des néonicotinoïdes, ou la mise en place de minima locaux et bio dans l’alimentation collective publique. « Je refuse de ne voir que des vices dans ce secteur, lance-t-il. Il faut sortir du conflit et de la défiance. »

L’échéance présidentielle

« Si j’avais été candidat, et élu, j’aurais commencé par mettre en place un Grenelle de l’agriculture », affirme Nicolas Hulot. Il se prononce également pour une « démocratie alimentaire », où la sécurité alimentaire des français serait une priorité. Pour lui, les aides agricoles doivent être conditionnées à l’emploi et au respect de l’environnement : « Cette idée doit exister dans l’élection qui s’annonce, elle devrait même faire consensus ! »

Stéphane Le Foll défend son action

En conclusion du colloque, le ministre de l’Agriculture s’est livré au même exercice que le président Hollande lors de son allocution télévisée du 1er décembre. Il a même pris la peine de préciser que lui non plus « n’était pas candidat à la présidentielle ». L’humour a vite laissé la place au bilan. Loi d’avenir, négociations de la Pac, agro-écologie, 4 pour mille… Stéphane Le Foll affirme avoir fait son maximum pour accompagner l’agriculture française, « arrivée au bout d’un cycle », à se renouveler. Et identifie la bioéconomie comme une piste d’avenir à privilégier par le prochain gouvernement.