Nitrates, 1220 nouvelles communes en zones vulnérables dans le bassin Rhin-Meuse
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Depuis le 1er septembre dernier, le nombre de communes comptant des zones vulnérables aux nitrates d’origine agricole a explosé dans l’est de la France. Une évolution réglementaire qui pousse les chambres d’agriculture du Grand Est à se réorganiser pour accompagner les exploitants nouvellement concernés.
Les zones vulnérables sont l’un des chantiers majeurs du 7e programme d’actions nitrates, dont la mise en consultation est attendue de manière imminente. Les déclinaisons régionales du PAN ont néanmoins déjà abouti à des évolutions en la matière. C’est notamment le cas dans l’est de la France. Depuis le 1er septembre, 1220 communes du bassin Rhin-Meuse sont nouvellement classées en zones vulnérables aux nitrates d’origine agricole (contre 58 en Seine-Normandie ou 26 en Rhône- Méditerranée-Corse), soit 2 593 villes au total dans le bassin. La liste des communes est précisée dans un arrêté préfectoral du 31 août.
Les conseillers fortement mobilisés
« C’est énorme, réagit Nathael Leclech, responsable d’équipe agronomie-productions végétales à la Chambre d’agriculture du Grand Est. Cela change énormément de choses au niveau de la gestion de la matière organique, en particulier des effluents d’élevage et plus globalement de la fertilisation. » Sur les effluents, les chambres de la région envisagent de répondre à un appel à projets de l’Agence de l’eau Rhin-Meuse, initié en septembre dernier. Des mises au normes seront à réaliser dans les élevages. En ce qui concerne la fertilisation, les agriculteurs devront mettre en place des plans de fumure pour le printemps . « Cela va mobiliser du monde, il y aura du changement en interne, explique Nathael Leclech. Les conseillers vont particulièrement être mobilisés sur la gestion des effluents et les mises aux normes. » Des communications sont également prévues sur les périodes d’interdiction d’épandage et la gestion des intercultures, pour anticiper la période du prochain automne.
Conséquences d’une étude sur la qualité des eaux
Cette nouvelle délimitation des zones vulnérables fait suite aux résultats de la 7e campagne de surveillance de la teneur en nitrates des eaux de surface et des eaux superficielles sur le bassin Rhin-Meuse, organisée entre octobre 2018 et septembre 2019. Ces derniers soulignent une dégradation de la qualité des eaux, notamment celles de surface. Le zonage révisé découle d’un travail de concertation associant la préfète coordinatrice du bassin, les organisations professionnelles agricoles, des représentants des usagers de l’eau, des associations de protection de l’environnement et de consommateurs, des communes, entre octobre 2020 et mars 2021.