OGM : nouvel avis favorable de l’Afssa pour le MON810
Le | Politique
__Le maïs ne présente pas de risques pour la santé. Telle est la conclusion de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) sur le dossier MON810, le maïs OGM de Monsanto, publié sur internet le 12 février.__ Cet avis sanitaire, dont Jean-Louis Borloo précise qu’il « ne remet pas en cause la clause de sauvegarde décidée […] sur des fondements environnementaux », ne diffère donc en rien du précédent, en date du 30 avril 2008. L’Afssa avait de nouveau été saisie en septembre, à la suite du rapport d’Yvon Le Maho, chargé par le ministère de l’écologie d’étayer la clause de sauvegarde déclenchée par la France auprès de l’Union européenne début février 2008. Invoquant le principe de précaution, le gouvernement français avait interdit la culture du maïs génétiquement modifié du semencier américain. T.T. La clause de sauvegarde était à l’ordre du jour le 16 février du Comité technique de réglementation de la chaîne alimentaire, où siègent les 27 représentants européens. Aucune majorité qualifiée n’ayant été obtenue, ni sur la cas français, ni sur le cas grec, la décision est désormais renvoyée en Conseil des ministres. D’ores et déjà, l’union des grandes cultures Orama a demandé au gouvernement français « de sortir de l’impasse dans laquelle il a enfermé ses agriculteurs » et donc de retirer sa clause de sauvegarde, « infondée ». Le premier ministre François Fillon, à l’occasion de la rencontre avec José Manuel Barroso le 13 février, a déclaré avoir pris acte de l’avis de l’Afssa mais que celui-ci ne remettait pas en cause son « inquiétude » sur la question de la dissémination : « nous maintenons la décision de suspension […] dans l’attente de la décision de l’Union européenne que, naturellement, nous respecterons comme il se doit ». La polémique autour du temps mis par l’agence pour publier son avis -signé le 23 janvier et mis en ligne précipitamment le 12 février suite à l’article du Figaro- et la focalisation des réactions sur les pressions lobbyistes, d’un côté comme de l’autre, en feraient presque oublier l’essentiel des conclusions du rapport du Pr. Le Maho sur le processus d’évaluation des OGM. Alors que Pascale Briand, directrice de l’Afssa, explique d’elle-même que le dossier a été « traité en moins de trois mois, c’est à dire dans un délai inférieur au délai moyen de réponse aux questions ne présentant pas d’urgence sanitaire », France Nature Environnement (FNE) demande au gouvernement de respecter les engagements du Grenelle en réformant le processus d’expertise des OGM dans un communiqué intitulé : « OGM, le chant du cygne d’un système d’expertise révolu ».