Pac et agriculture durable - Otez l’un des trois piliers, c’est l’édifice qui s’effondre
Le | Politique
La conférence parlementaire sur l’agriculture, le 18 octobre, à Paris, co-organisée par Agnès Le Brun, députée européenne (groupe PPE) et Germinal Peiro, député de Dordogne (PS) sur le thème « La réforme de la Pac, un nouveau contrat social ? », a rassemblé plus de 200 élus européens, français, membres de l’administration, des syndicats et ONG. Au programme, les questions économiques et sociales, mais aussi l’environnement, avec comme précepte, « ôtez l’un des trois piliers de l’agriculture durable, et c’est tout l’édifice qui disparaît. » Si l’ensemble des intervenants s’est accordé sur la nécessité de maintenir le budget de la Pac, de concilier environnement et productivité ou encore de venir en aide aux élevages fragilisés par la hausse des matières premières, les clivages sont davantage apparus sur les moyens et les rythmes à adopter. « L’objectif environnemental est louable, mais attention à ne pas y aller à marche forcée, au risque d’entraîner un effet contraire, avec la perte de nos productions au profit d’importations », a mis en garde Agnès Le Brun. « Il n’y a pas d’ambigüité, nous sommes pour une agriculture de production, la question étant de savoir où placer le curseur », a affirmé Germinal Peiro. « Dans le principe et dans les pratiques, il y a une vraie synergie entre performances environnementale et économique », estime Eric Allain, directeur général des politiques agricoles, agroalimentaires et des territoires (DGPAAT) au ministère de l’Agriculture. « Il faut trouver les moyens de généraliser les solutions déjà mises en œuvre dans les campagnes, estime-t-il, pour marquer une rupture de modèle économique ». « Ce n’est pas en congelant le progrès technique que l’on arrivera à produire plus », a déclaré le patron de la DGPAAT, qui préconise « de renforcer l’innovation et sortir d’une logique de contraintes, de moyens, pour aller vers une logique de résultats, qui laisse la place à l’initiative des agriculteurs. » Très concrètement, la France a fait des propositions pour rendre plus praticables les mesures contenues dans la réforme de la Pac, sur les volets diversité des cultures, maintien des prairies permanentes et visant l’élargissement du cadre pour que les exploitations soient considérées comme vertes au-delà des seules exploitations bio. Des questions qui seront peut-être déjà débattues lors du conseil des ministres de l’Agriculture les 22 et 23 octobre à Bruxelles.