Phytos, les ventes ont baissé de 36 % en 2019
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Après une hausse en 2018, les ventes de substances actives contenues dans les produits phytosanitaires ont enregistré un fort recul en 2019 : - 36 %. Le ministère de la Transition écologique met en avant, dans son analyse publiée le 31 mai 2021, une baisse de 50 % des CMR en dix ans, mais une augmentation de 11 % de substances totales vendues entre les périodes 2009-2011 et 2017-2019.
Après une hausse de 20 % entre 2017 et 2018, expliquée par l’anticipation de l’augmentation du taux de la redevance pour pollutions diffuses de début 2019, les ventes de substances actives contenues dans les produits phytosanitaires ont enregistré un recul de 36 % entre 2018 et 2019. Tel est le constat fait par le ministère de la Transition écologique dans une note publiée le 31 mai 2021 qui analyse les données de la Banque nationale des ventes réalisées par les distributeurs de produits (BNV-D). Proches de 63 000 t au début des années 2010, les ventes de substances actives vendues sont montées à 85 800 t en 2018, pour descendre à 55 000 t en 2019.
Après le soufre, utilisé en agriculture conventionnelle et biologique à hauteur de 12 000 t, le glyphosate représente la deuxième substance active la plus utilisée en France, avec 12 % du total des ventes sur la période 2017-2019. Le ministère note toutefois qu’entre les périodes 2015-2017 et 2017-2019, les quantités de glyphosate achetées ont diminué dans 65 départements.
Baisse de 50 % des CMR en dix ans
“L’évolution de la proportion des substances les plus préoccupantes pour la santé humaine présente une tendance générale à la baisse depuis 2009”, note le ministère. Entre 2009 et 2019, la part des quantités de substances actives classées cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR) a en effet diminué de moitié, passant de 28,3 % à 14,3 %.
Mais le ministère signale qu’entre les périodes 2009-2011 et 2017-2019, la quantité totale de substances actives vendues en France a augmenté de 11 % : + 25 % pour les fongicides, + 8 % pour les herbicides et + 95 % pour les insecticides.
“L’objectif de réduction des volumes n’a aucun sens”
“Le secteur de la protection des plantes est particulièrement proactif dans la transformation en cours du marché de la protection des cultures vers des solutions à moindre impact”, réagit Eugénia Pommaret. Pour la directrice générale de l’UIPP, l’Union des industries de la protection des plantes, interrogée par Référence agro, les indicateurs pris en compte dans l’analyse du ministère de la Transition écologique ne sont pas pertinents. “Il est urgent de mettre en place de nouveaux indicateurs qui permettent un véritable pilotage des politiques publiques, reprend-elle. La baisse des impacts sanitaires est très claire avec la diminution des produits CMR et elle s’accompagne d’une augmentation des produits de biocontrôle ou utilisables en agriculture biologique, qui sont plus pondéreux. Un objectif de réduction des volumes n’a donc aucun sens.”
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Évolution des quantités totales de substances actives, par type d’usages
Source : BNV-D, données sur les ventes au code commune Insee des distributeurs, extraites le 27 novembre 2020. Traitements : OFB, 2020 et SDES, 2021.[/caption]