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Phytos, Marc Fesneau fait le point devant les députés

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Auditionné le 7 juin 2023 par la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, Marc Fesneau est entre autres revenu sur les sujets d’actualité relatifs aux produits phytosanitaires. Il a notamment réitéré sa position vis-à-vis de l’Anses, de la réduction des utilisations, de l’anticipation du retrait de molécules, des clauses miroirs…

Phytos, Marc Fesneau fait le point devant les députés
Phytos, Marc Fesneau fait le point devant les députés

Parmi les nombreux sujets abordés lors de l’audition de Marc Fesneau par la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, le 7 juin 2023, figurent ceux ayant trait aux produits phytosanitaires. Le ministre chargé de l’Agriculture a réitéré sa volonté de trouver une trajectoire de réduction des utilisations mais sans mettre les producteurs en situation d’impasse, donc en cherchant avant tout des alternatives. « Est une chose de dire “il faut faire”, en est une autre d’essayer de trouver des alternatives », a-t-il insisté.

« Pas de plans cachés », selon Marc Fesneau

Marc Fesneau a rappelé que son ministère réunit actuellement les filières les unes après les autres pour identifier les molécules susceptibles d’être retirées dans les prochaines années et pour faire le point sur les alternatives. « Je sens bien la crainte d’un certain nombre de filières, “est-ce qu’il y a des plans cachés”, a-t-il avancé. Non, le plan est de faire en sorte qu’on identifie toutes les molécules, qu’on regarde celles qui peuvent être soumises à réhomologation dans un délai de 3, 4, 5 ans parce qu’il ne faut pas éluder cette question, de regarder s’il y a des alternatives qui sont possibles, y compris d’assumer le fait que nous ne disposons pas d’alternatives, pour qu’après on puisse produire des décisions. » Le ministre est toutefois resté pragmatique : « Ne demandons pas en trois mois de faire ce que l’on a peut-être eu du mal à faire en cinq ou dix ans. »

Se caler sur le calendrier européen

Concernant le débat relatif à l’Anses, Marc Fesneau a répété sa position, à savoir qu’il ne remet pas en cause ce que dit l’Anses d’un point de vue scientifique. « C’est la combinaison des facteurs qui doit produire une décision politique, a-t-il précisé. La question n’est pas de changer les règles, mais d’arriver à travailler avec l’Anses pour qu’on ajuste les interdictions et les alternatives et par ailleurs qu’on […] ait une chronologie conforme entre le niveau national et le niveau européen, sinon on crée des distorsions de concurrence. »

Une position que le ministre a appliquée au glyphosate, sur lequel l’Efsa, l’Autorité européenne de sécurité des aliments, doit rendre ses conclusions le 4 juillet prochain. « La décision relève du niveau européen et c’est donc au niveau européen que nous devons arriver à trouver des compromis », a insisté Marc Fesneau.

Imposer des clauses miroirs et renforcer les contrôles aux frontières

Interpellé sur la question des clauses miroirs, Marc Fesneau a admis que la France a posé le sujet sur la table mais n’est pas arrivée au bout du chemin. « On a besoin de convaincre les autres pays européens et la Commission de la nécessité d’avoir, dans les accords internationaux, des clauses miroirs », a-t-il appuyé, expliquant que l’on perdrait beaucoup à se mettre de fortes contraintes au niveau européen tout en important des produits qui ne les respectent pas.

« J’ajoute que sur la souveraineté française, l’essentiel de la compétition ne se fait pas avec l’extérieur des frontières européennes, mais avec l’intérieur des frontières européennes », a poursuivi Marc Fesneau, en insistant sur le fait de ne pas ajouter de réglementations franco-françaises.

Le ministre a par ailleurs admis le besoin de se doter « d’une force de frappe » plus grande au niveau européen pour renforcer les contrôles aux frontières.