Plan de relance agricole, le HCC veut réhausser les aides pour le climat
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Les mesures du plan de relance pour le secteur agricole ne répondent pas à la stratégie nationale bas carbone, selon le Haut conseil pour le climat. Les experts estiment qu’il faut rehausser les aides en faveur des mesures les plus favorables à l’atténuation et à la réduction des GES.
Le Haut conseil pour le climat, HCC, tacle le plan de relance agricole. « La décarbonation de l’agriculture est la moins soutenue, alors qu’il s’agit du deuxième secteur le plus émetteur en France », indique-t-il dans un rapport du 15 décembre 2020. Le HCC a en effet évalué l’adéquation de ce plan avec les objectifs de la stratégie nationale bas carbone. Dans ses conclusions, il déplore que l’agriculture soit insuffisamment considérée dans les financements favorables à l’atténuation. Le HCC demande donc de rehausser les aides et de mieux valoriser les actions de l’agriculture.
Insuffisance sur le méthane et l’azote
Les experts du HCC ont calculé que seuls 0,16 Md€ sont qualifiés de favorables à l’atténuation sur 1,2 Md€ du plan de relance portant sur l’agriculture. Ces mesures ciblent des pratiques favorisant le stockage de carbone au travers de l’agroécologie, mais pas les principaux postes d’émissions que sont les rejets de méthane liés à la fermentation entérique et ceux d’azote dus à l’épandage d’engrais.
Haies et autonomie protéique en phase
Deux mesures soutiennent la réduction des émissions de gaz à effet de serre, estime le HCC : la plantation de haies (0,06 Md€) et l’indépendance protéinique (0,1 Md€). « Cette dernière pourrait avoir un effet significatif sur la réduction de la déforestation importée, mais plus limité sur les émissions nationales », ajoutent les experts. Ils regrettent qu’aucune mesure ne porte sur la réduction des émissions de N2O et de CH4, la baisse de la consommation d’énergies fossiles, la production d’énergie décarbonée et la bioéconomie.
La modernisation des agroéquipements, défavorables au climat
Le HCC estime par ailleurs que le renouvellement des agroéquipements est défavorable pour le climat : « le bilan sur les GES de l’agriculture de précision est controversé et porte un risque d’effet rebond, notamment sur les émissions de N2O, alors que l’accessibilité des matériels d’épandage risque d’augmenter l’utilisation d’engrais », argumente-t-il.
Lors de la remise des prix des « pépites du réseau des chambres d’agriculture », le 16 décembre, Julien Denormandie avait indiqué que l’enveloppe du plan de relance était encore ajustable, selon les utilisations des différents secteurs. Ce rapport pourrait peut-être permettre de rallonger ce budget pour mieux aider les agriculteurs à adopter des pratiques favorables au climat.