Plan de relance européen, l’agriculture reçoit 15 milliards d’euros supplémentaires
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La Commission européenne a présenté le 27 mai sa proposition de cadre pluriannuelle pour la période 2021-2027, mais aussi les contours de son plan pour relancer l’économie après la crise du Covid-19. L’agriculture verrait son budget augmenter avec une revalorisation de 15 milliards du second pilier de la Pac, dont l’enveloppe demeurerait néanmoins inférieure à celle de la période s’achevant à la fin de l’année.
La Commission européenne multiplie les annonces. Après celles des plans Farm to fork et de la stratégie pour la biodiversité, la présidente de l’instance, Ursula von der Leyen, a présenté, le 27 mai, sa proposition de grand plan de relance de l’économie, suite à la crise liée au Covid-19. Pour cela, un nouvel instrument, intitulé Next Generation UE, a été crée. Doté d’une enveloppe de 750 milliards d’euros, il vient renforcer le cadre pluriannuel de l’UE - attendu de longue date - qui s’élève ainsi à 1,85 billion d’euros. Le secteur agricole est lui aussi concerné par cet effort. La Commission européenne annonce ainsi que le Fond européen agricole pour le développement rural (Feader), qui correspond au second pilier de la Pac, sera revalorisé de 15 milliards d’euros.
Cette enveloppe doit « aider les zones rurales à effectuer les changements structurels nécessaires conformément au Pacte vert pour l’Europe et à réaliser les objectifs ambitieux conformément à la nouvelle stratégie en faveur de la biodiversité et celle dite De la ferme à la table ».
Une revalorisation saluée
Suite à ces déclarations, le ministre de l’agriculture, Didier Guillaume a salué « la nouvelle proposition faite par la Commission », y voyant « un progrès pour la Politique agricole commune dont le budget a été revu à la hausse par rapport à la proposition initiale ». Le réseau des Chambres d’agriculture se réjouit également de l’enveloppe supplémentaire annoncée par la Commission, en apportant une petite nuance, en rappelant que ces 15 milliards d’euros « viendra compenser en partie la forte baisse du budget de la Pac initialement prévue, baisse qui reste d’actualité - même si moindre - dans la proposition budgétaire révisée. »Rappelant la situation critique de plusieurs filières, les Chambres expliquent attendre « des actions de relance, s’appuyant notamment sur la reconquête de notre souveraineté alimentaire et la nécessaire relocalisation de la production ». Mais aussi de forts investissements pour mettre en place la transition agroécologique ou favoriser l’installation des jeunes.
Pour les syndicats « le compte n’y est toujours pas »
Mais toutes les réactions ne sont pas aussi positives. Si elle salue également cette évolution budgétaire positive, la FNSEA estime qu’en ce qui concerne l’enjeu de la souveraineté alimentaire, « le compte n’y est toujours pas ». Selon elle, en l’état actuel des choses, cela revient à « demander une fois de plus aux agriculteurs d’engager des transitions exigeantes avec des besoins en recherche, en innovation, en investissement et en évolution des pratiques agricoles qui ne seront pas suffisamment financés ». Même son de cloche du côté de la Confédération paysanne, pour qui le compte n’y est pas non plus. Le Conseil européen des jeunes agriculteurs demandent également plus d’ambition pour la prochaine Pac.
Pour valider ce cadre budgétaire, plusieurs rendez-vous sont prévus jusqu’à la fin de l’année, dont un conseil européen au mois de juin. L’adoption de ce cadre est prévu pour le mois de décembre.