Planification écologique, le Gouvernement présente les premiers indicateurs de décarbonation pour l’agriculture
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Le Secrétariat général à la planification écologique a publié, le 20 juillet, un tableau de bord. Il indique les trajectoires de réduction d’émissions à respecter pour chacun des leviers idenfiés, par secteur. En ce qui concerne l’agriculture, plusieurs indicateurs sont présentés : engrais azotés, élevage, bio, légumineuses, carburant, etc.
Faire baisser de 13 MtCO2eq les émissions de gaz à effet de serre entre 2022 et 2030 : c’est l’objectif fixé par le Gouvernement pour le secteur agricole, comme l’a présenté la Première ministre, en mai dernier, lors d’un Conseil national de la transition écologique. Pour y parvenir, plusieurs leviers ont été identifiés, comme l’expliquaient à Référence Agro, en juin, les participants à une réunion réunissant organisations agricoles et ONG au ministère de l’Agriculture. Dans un document publié le 20 juillet, le Secrétariat général à la planification écologique précise sa feuille de route, en indiquant des indicateurs de réductions d’émission par secteur (1). « Ces premiers indicateurs n’ont pas vocation à représenter une vision exhaustive de la planification écologique, mais à illustrer chacun des leviers d’action sur lesquels repose le plan, précise le SGPE. Ils seront complétés, dans le courant de l’année, par des indicateurs plus complets, y compris pour couvrir les autres enjeux de la planification écologique (biodiversité, adaptation, ressources naturelles, etc.). »
Engrais azotés, bio et légumineuses
Pour l’agriculture, la tableau de bord du SGPE mise sur une baisse de 31 % des volumes d’engrais minéraux azotés livrés entre 2019 et 2030, ce qui doit permettre de réduire les émissions de 4 MtCO2eq. Sur le volet azote, le Gouvernement mise également sur l’augmentation de la part de SAU convertie à l’agriculture biologique, fixée à 21 % en 2030 (contre 11 % actuellement), mais aussi celle dédiée à la culture de légumineuses, attendue à 2 Mha en 2030, selon les objectifs du plan protéines. Ces deux mesures doivent respectivement permettre de baisser les émissions de GES du secteur agricole de 4 MtCO2eq et de 2 MtCO2eq.
En ce qui concerne l’élevage, le SGPE vise une réduction de 13 % des émissions de méthane d’ici à 2030.
Étendre les surfaces de prairies et les linéaires de haies
Pour maximiser le stockage de carbone, le SGPE ambitionne par ailleurs de développer les surfaces en prairies permanentes (+6 % par rapport à 2019) et les linéaires de haies (+7 % par rapport à 2020) (2) d’ici à 2030, pour atteindre respectivement 15,7 Mha et 790 000 km linéaires. Ces deux leviers doivent conjointement permettre de réduire les émissions de GES de 4 MtCO2eq.
Enfin, le Gouvernement mise également sur la moindre consommation des machines agricoles, de l’ordre de -27 % entre 2022 et 2030, ainsi que sur la lutte contre l’artificialisation des sols (-69 % par rapport à 2017), pour atteindre ses objectifs en 2030.
(1) Mieux se déplacer, mieux produire, mieux se loger, mieux se nourrir, puits de carbone
(2) L’objectif pour 2030 est de 790 000 km linéaires de haie, ce qui est encore inférieur au chiffre de 2017 (811 000 km linéaires)