Pour l’AFBV, « seules les plantes contenant un transgène sont des OGM »
Le | Politique
« Quatre ans après la publication de la méthode CRISPR/Cas9, une centaine de travaux ont été réalisés sur des espèces cultivées et des résultats intéressants ont été obtenus », a exposé Georges Pelletier, président du conseil scientifique de l'Association française des biotechnologies végétales (AFBV), le 27 septembre à Paris. En revanche, impossible en France de dépasser l’étape de test en laboratoire pour faire des essais en champs car « l’Union européenne n’a toujours pas pris de décision concernant l’interprétation de la directive 2001/18. »
Clarifier la réglementation
Les plantes obtenues par les techniques d’édition génomique doivent-elles être soumises à cette réglementation portant sur les OGM ? Au nom de l’AFBV, Georges Pelletier souhaiterait « trouver une voie pour faire une notification au gouvernement » afin que seules les plantes contenant un transgène soient concernées par la directive. Cette décision, déjà prise en Suisse et en Allemagne, permet de développer les autres plantes de la même façon que celles qui sont issues de la sélection végétale conventionnelle.
Selon lui, « l’Union européenne doit mesurer l’intérêt et les enjeux de ces technologies ». Après avoir rappelé les défis démographiques et climatiques actuels, il plaide : « Il est impossible à quatre ou cinq grosses entreprises d’y répondre ; il faut que la recherche publique y soit. Il appartient au gouvernement d’adapter la législation pour que l’accès aux nouvelles technologies ne soit pas restreint aux multinationales. »
La situation des petites entreprises
Les contraintes réglementaires et financières empêchent les petits sélectionneurs de participer à la recherche, selon l’AFBV. L’autre solution qui se présente à eux étant « la délocalisation, alors que la France accuse déjà un retard de quelques années sur les grands scientifiques internationaux » conclue-t-il, invoquant la prédominance actuelle des travaux chinois et nord-américains.