Sécheresse, 20 M€ supplémentaires pour le guichet « Troisième révolution agricole »
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Les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique ont annoncé une série de mesures pour faire face à la menace d’une sécheresse, suite à des réunions avec les représentants des agences de l’eau et des organisations professionnelles agricoles, le 9 mai.
Des champs aux ministères, la perspective d’une sécheresse, dans les prochaines semaines, inquiète. Selon les chiffres avancés par le ministère de la Transition écologique, la recharge des nappes, entre septembre 2021 et mars 2022, serait en déficit de 20 %, et la pluviométrie en baisse de 19 % par rapport aux normes de référence, sur la même période. Alors que les prévisions de Météo-France annoncent un scénario probablement plus sec et chaud que la normale, les ministères de Transition écologique et de l’Agriculture ont acté plusieurs mesures, suite à leurs échanges, le 9 mai, avec les directeurs des Agences de l’eau et des représentants d’organisations professionnelles agricoles. « La préoccupation des ministres est de gérer la situation où se croisent un enjeu météorologique préoccupant et une crise internationale grave, avec l’Ukraine. »
20 M€ supplémentaires
Première mesure prise ce jour : le réabondement de 20 M€ à venir du guichet « Troisième révolution agricole », portant sur l’agriculture de précision, et qui concerne donc l’optimisation du recours à l’eau. « Des demandes d’aides ont déjà été déposées à hauteur de 17 M€, explique-t-on au ministère de l’Agriculture. Le ministre a indiqué que l’engagement de ces investissements allait être anticipé pour les rendre disponibles le plus rapidement possible. » Par ailleurs, le décret sur les volumes prélevables, annoncé dans le cadre du Varenne de l’eau, serait en cours d’examen au Conseil d’État. L’inventaire des réserves d’eau, également annoncé à cette occasion, aurait débuté en mars dernier, sous le pilotage du CGEDD. Début mai, l’augmentation pour 2022 du plafond de dépenses des Agences de l’eau de 100 M€ avait déjà été actée.
Faire évoluer la gouvernance
Seconde annonce : la volonté de structurer une gouvernance collective, avec les Agences de l’eau et les organisations agricoles. « Nous avons fait le constat, collectivement, que le sujet sécheresse est souvent géré en réactif, est-il indiqué du côté du ministère de l’Agriculture. Cette mesure caractérise notre volonté d’agir quand la situation est préoccupante mais pas encore définitive, afin de prendre ensemble les bonnes décisions pour limiter l’impact sur la production agricole, se donner un rendez-vous régulier dans le but de faire le point et construire un plan d’action. Ce dernier sera décliné au niveau territorial, et relèvera de l’État, des agences, des organisations agricoles. »
Des impacts sur les cultures encore difficiles à estimer
En ce qui concerne le court terme, l’impact des prochaines semaines reste encore difficile à mesurer. Le ministère de l’Agriculture indique ainsi que, pour les cultures d’hiver, des situations de tensions commencent à émerger, bien qu’actuellement, les éventuelles pertes ne peuvent être estimées. Quant aux cultures de printemps, elles sont dépendantes de la situation des deux prochaines semaines. « L’absence d’eau sur cette période pourrait remettre en cause le développement de plantes comme la betterave ou le maïs, précise le ministère, qui conclut : il y a des points de vigilance mais il est encore trop tôt pour mesurer les éventuels impacts. »
Pour la deuxième année consécutive, une cartographie de l’anticipation du risque de sécheresse, par département, devrait prochainement être présentée.