Solagro et negaWatt veulent éclairer les travaux du Sénat sur la méthanisation
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L’actualité politique liée à la méthanisation est dense. Solagro apporte son expertise pour alimenter les débats, et notamment ceux de la mission d’information dédiée, en cours au Sénat. En revanche, Solagro n’a pas été entendu concernant l’application de la réglementation ICPE appliquée au secteur, dont le durcissement a été validé par arrêté fin juin.
La méthanisation est l’un des sujets suivis de près par Solagro, qui a joint ses forces à celles de l’association negaWatt pour publier une note d’information sur cette thématique. Ce document, publié fin juin 2021, porte pratiquement le même nom qu'une mission d’information lancée au Sénat le 1er mars 2021 : « La méthanisation dans le mix énergétique : enjeux et impacts ». Les deux structures espèrent clairement éclairer les parlementaires.
Six recommandations pour la méthanisation
Le document comprend une analyse poussée de la filière actuelle, et liste différentes propositions :
- sensibiliser, « dès le plus jeune âge », tous les publics au cycle du carbone ;
- informer davantage sur le biogaz et la méthanisation, en s’appuyant sur des sources « scientifiques de qualité » ;
- massifier le bioGNV, biocarburant produit par la filière, dans les transports et notamment les poids lourds et locomotives diesel ;
- consolider les dispositifs d’accompagnement existant, particulièrement les cellules régionales biomasse, dont les moyens actuels sont jugés insuffisants ;
- conserver une approche « sur mesure » propre à chaque territoire, autrement dit ne pas orienter la filière vers une logique de standardisation ;
- optimiser les processus de concertation concernant la révision des dispositifs de soutien et d’encadrement de la filière, en y intégrant davantage les professionnels du secteur.
ICPE, durcissement de la réglementation confirmé
Hasard du calendrier, ce document est publié au moment où le règlement ICPE, installations classées pour l’environnement, appliqué aux méthaniseurs, devient plus strict. Un arrêté daté du 14 juin 2021 vient valider les mesures annoncées par Barbara Pompili début mai. Et en particulier la distance à respecter entre les unités de méthanisation et les habitations les plus proches, qui passe de 50 à 200 mètres. L’association Solagro suggérait une distance intermédiaire à 100 mètres, conforme aux distances imposées pour les élevages et les plateformes de compostage afin de maîtriser les nuisances olfactives.
Seul compromis, sur la distance aux riverains : elle ne concerne pas le stockage de matière végétale brute, et elle ne s’appliquera qu’aux installations dont le dossier réglementaire aura été déposé après le 1er janvier 2023. Les projets « en cours » ne seront donc pas impactés. Jérémie Priarollo, responsable ingénierie méthanisation chez Solagro, déplore malgré tout ces orientations qui pourraient freiner la dynamique de la filière déjà ralentie par la baisse des tarifs d’achat biométhane en novembre 2020, là encore « sans concertation avec les professionnels de la filière » et « sans fondement scientifique ».