Référence agro

Stratégie biodiversité 2030, 20 milliards d’euros débloqués chaque année

Le | Politique

Prévue dans le cadre du Green Deal de la Commission européenne, la stratégie pour la biodiversité, pour les dix prochaines années, a été présentée le 20 mai 2020. Repoussé de deux mois en raison de l’épidémie de Covid-19, ce plan veut enrayer l’érosion de la biodiversité, en créant notamment des aires protégées sur 30 % des terres européennes. Des mesures pour le secteur agricole sont également prévues, en lien avec le volet agricole du Green Deal.

Ecophyto viticulture Photo : Chambre agriculture Languedoc Roussillon - © D.R.
Ecophyto viticulture Photo : Chambre agriculture Languedoc Roussillon - © D.R.

La crise du Covid-19 a bouleversé les agendas européens, et notamment les annonces attendues dans le cadre du Green Deal de la Commission européenne. Après un report de deux mois, la Commission européenne a présenté, le 20 mai 2020, deux volets très attendus de son « Pacte Vert pour l’Europe ». En parallèle du volet agricole Farm to fork, la Commission a dévoilé sa Stratégie pour la biodiversité à l’horizon 2030. L’objectif affiché est d’enrayer la dégradation des écosystèmes, mais aussi d’engager leur restauration. La mise en œuvre de cette stratégie doit aller de pair avec celle du volet agricole du Green Deal. Tout comme pour ce dernier, des objectifs ont été présentés, avec en premier lieu la transformation de 30 % des terres,en zones protégées. Ce dispositif devra s’appuyer sur les zones Natura 2000 déjà existantes, dont les bénéfices sont évalués entre 200 à 300 milliards d’euros par an.

Restaurer 30 % des habitats protégés européens

En parallèle, la Commission européenne détaille plusieurs mesures de restauration de la biodiversité, avec pour objectif l’amélioration de l’état de 30 % des habitats protégés par l’UE. L’ambition est également de valoriser 10 % des terres agricoles avec des dispositifs telles que des bandes enherbées ou des haies. La Stratégie prévoit également de restaurer au moins 25 000 km de rivières, et d’inverser le déclin des oiseaux et insectes des terres agricoles, tout particulièrement les pollinisateurs. Le texte rappelle ainsi que 60 % des espèces sauvages ont disparu depuis 40 ans, et qu’un million d’entre elles sont actuellement menacées d’extinction. La Commission souhaiterait développer un nouveau cadre législatif pour ces actions de restauration, « avec des objectifs contraignants pour restaurer les écosystèmes endommagés, y compris les plus riches en carbone ». Enfin, la Stratégie reprend plusieurs mesures du plan Farm to fork, en ce qui concerne la réduction de l’utilisation des pesticides, des engrais et le développement de l’agriculture biologique. La Commission souhaiterait également que les coûts environnementaux, y compris celui de la perte de biodiversité, soient davantage reflétés dans la construction des prix.

20 milliards d’euros annuels débloqués

Pour financer cet effort, la Commission annonce une enveloppe de 20 milliards d’euros par an. Ceux-ci devront servir à restaurer les écosystèmes, mais aussi investir dans le réseau Natura 2000 et les trames vertes et bleues. Cette enveloppe sera alimentée par des fonds européens, publics et privés. Par ailleurs, une partie des 25 % du budget de l’UE consacré au climat sera investie spécifiquement dans la biodiversité. Dans le cadre d’InvestEU, une initiative dédiée au capital naturel et à l’économie circulaire sera créé pour mobiliser au moins dix milliards d’euros au cours des dix prochaines années, sur le financement mixte public /privé.