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Une feuille de route pour baisser de 30 % les coûts de production du biométhane en dix ans

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« Un coût de production du biométhane entre 65€/MWh et 85€/MWh est atteignable dès 2030 sur la base de leviers de compétitivité déjà identifiés. Soit une baisse de l’ordre 30 % du coût de production par rapport à la situation actuelle. » Telle est la conclusion de la synthèse d’une étude publiée le 30 octobre et menée par le cabinet de conseil Enea Energy Committed. En attendant la diffusion de l’étude complète pour la fin de l’année.

De nombreux acteurs de la filière s’y sont associés, tels que GRDF, GRTGaz, le Club Biogaz de l’ATEE et le Syndicat des énergies renouvelables (SER). Avec pour objectif d’identifier les moyens à mettre en oeuvre pour renforcer la compétitivité du biométhane en France. Et ce, alors que le gouvernement s’apprête à dévoiler la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), fixant pour chaque filière énergétique une feuille de route précise.

10 champs d’action prioritaires

Pour parvenir à ces résultats, l’étude s’est basée sur trois cas-types représentatifs de la filière, « hautement réplicables », de plus ou moins grande taille. Une trentaine de leviers ont été analysés dans chaque situation, afin d’évaluer les coûts atteignables à court et moyen termes. Dix thématiques prioritaires ont ainsi été identifiées « au regard de leur impact significatif sur le coût de production » :

- maximiser le pouvoir méthanogène des intrants,

- limiter le coût des intrants,

- mieux valoriser le biogaz,

- renforcer la standardisation et la mutualisation,

- développer la formation des opérateurs et optimiser la maintenance,

- limiter le coût de raccordement et du poste d’injection,

- bénéficier des effets d’échelle liés à la taille des unités,

- valoriser les unités sur une durée de vie prolongée,

- optimiser le coût et la structure du financement,

- limiter l’impact des facteurs exogènes induisant une potentielle hausse des coûts.

La mise en place de ces leviers et la diffusion de bonnes pratiques pourrait permettre d’atteindre une baisse du coût de production de 20 % dès l’horizon 2020-2025.

Valoriser les externalités positives

Le document rappelle enfin que « la filière biométhane apporte un ensemble de services à la collectivité, au-delà de la production d’énergie » : indépendance énergétique, réduction des émissions de gaz à effet de serre, création d’emploi, etc. Et plaide ainsi pour que son coût de production soit « mis en regard de ces bénéfices additionnels », pouvant représenter « entre 55 et 85 € pour chaque mégawattheure produit. »