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« Prendre le temps de définir ce qu’est une campagne positive », Paulin Matchon, Interfel

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La campagne « Prenez en main la bio », financée par l’Union européenne et pilotée par Interfel et le Cniel, se termine cette année. Elle visait à relancer la consommation du bio pour les filières du lait et des fruits et légumes, dans un contexte de baisse notable de la demande. Explications avec Paulin Matchon, responsable du Comité bio d’Interfel.

« Prendre le temps de définir ce qu’est une campagne positive », Paulin Matchon, Interfel
« Prendre le temps de définir ce qu’est une campagne positive », Paulin Matchon, Interfel

La campagne de communication « Prenez en main la bio », financée par l’Union européenne et pilotée par l’Interprofession des fruits et légumes frais (Interfel) et le Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel), s’achève cette année. Son objectif principal était de relancer la consommation du bio pour les filières du lait et des fruits et légumes.

Relancer la consommation bio

« L’objectif est de vulgariser et mieux faire connaître les spécificités de l’agriculture biologique, mais pas d’opposer les labels », a indiqué Paulin Matchon, responsable du Comité bio d’Interfel, le 30 mai lors d’une journée dédiée à cette filière au Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes, CTIFL, de Carquefou en Loire-Atlantique. Ces deux filières sont les plus consommées en bio, dont le marché a fortement baissé. « L’offre est là », poursuit-il.

Une crise de confiance

La consommation de fruits et légumes bio a en effet diminué de 7 % entre mars 2024 et mars 2023 en volume, et de 24 % par rapport à 2019-2020. « Nous notons un ralentissement de la baisse, explique Paulin Matchon. Pendant 15 ans, nous avons connu une croissance à deux chiffres, qui a atteint des sommets en 2020 durant la crise de la Covid-19. Ensuite, il y a eu une crise de confiance avec des challengers comme le local, le Zéro résidu de pesticides, ou encore la Haute valeur environnementale (HVE), avec des messages clairs pour le consommateur. Aujourd’hui, le besoin de communiquer est réel : il faut réaffirmer les externalités positives. »

L’Agence bio prévoit une campagne de communication en 2024. « Mais nous voulons prendre le temps de définir ce qu’est une campagne positive », souligne Paulin Matchon. Cette approche vise à clarifier et renforcer le message autour des avantages du bio sans dénigrer d’autres labels.

Cibler les hôpitaux

Environ 15 % des exploitations agricoles bio sont des exploitations de fruits et légumes, et près de 20 % des surfaces en fruits et légumes sont en bio. La grande distribution (GMS) concentre la moitié des volumes commercialisés. Il reste des marges de progrès, notamment dans la restauration collective, qui doit répondre aux objectifs de la loi Egalim d’introduire 20 % de produits bio. « En 2022, nous étions à 7 % ! Cette dernière année du programme est ciblée vers les hôpitaux », indique Paulin Matchon.

Pomme et carotte

Le marché du bio a toutefois progressé sur dix ans. En 2022, 70 % des Français ont acheté au moins une fois des fruits et légumes bio, contre 54 % en 2012. La banane est le fruit le plus consommé en bio, suivie par la pomme, le kiwi et la poire. Pour les légumes, la carotte est en tête, suivie par la tomate et la courgette.

Le budget alloué pour cette campagne s’élève à plus d’un million d’euros sur trois ans.