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« Priorité est donnée à ce que les betteraviers ne se découragent pas », Alexandre Quillet, ITB

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Pour Alexandre Quillet, président de l’Institut technique de la betterave et membre du Conseil de surveillance, la page des néonicotinoïdes est tournée et la priorité est de rassurer les planteurs pour 2023. Tout est mis en œuvre pour proposer des solutions alternatives et pour définir rapidement les modalités de compensation intégrale des potentielles pertes de rendement dues à la jaunisse.

« Priorité est donnée à ce que les betteraviers ne se découragent pas », Alexandre Quillet, ITB
« Priorité est donnée à ce que les betteraviers ne se découragent pas », Alexandre Quillet, ITB

Interrogé par Référence agro, Alexandre Quillet, président de l’Institut technique de la betterave (ITB) et membre du Conseil de surveillance, se montre positif. « Lors du Conseil de surveillance du 26 janvier, tous les acteurs ont pris acte de la décision de la Cour de justice de l’Union européenne et celle du Gouvernement, souligne-t-il. Nous tournons la page et regardons désormais l’avenir. La priorité est que les producteurs ne se découragent pas à semer des betteraves en 2023. Aucune solution n’est prônée pour remplacer les néonicotinoïdes, mais une compensation intégrale des pertes dues à la jaunisse est prévue par le ministère chargé de l’Agriculture. » Les modalités précises de cette couverture sont actuellement travaillées et sont attendues d’ici à dix jours par la profession, afin de rassurer les planteurs.

Des pistes alternatives pour les betteraviers

Le plan national de recherche et d’innovation (PNRI) poursuit ses travaux. Aucune solution n’est encore conseillée par l’interprofession pour 2023. « Mais les producteurs qui souhaitent adopter les pistes travaillées seront accompagnés », reprend le président de l’ITB, qui recommande de s’abonner à la newsletter mensuelle du PNRI. Parmi les pistes que les planteurs peuvent potentiellement adopter figurent la baisse des réservoirs viraux sur les repousses de betteraves, l’utilisation de plantes compagnes (avoine et orge de brasserie) et de produits de biocontrôle.

Des dérogations de 120 jours étudiées

« Le PNRI n’étudie pas les produits phytosanitaires conventionnels, précise Alexandre Quillet. Mais l’ITB s’est rapproché de la DGAL pour étudier la question. » En plus du Teppeki, commercialisé par Belchim Crop Protection, à base de flonicamide, les planteurs pourraient donc avoir recours à d’autres produits, par le biais de dérogations de 120 jours. Sont ainsi étudiés le Movento, de Bayer, à base de spirotétramate, ainsi que le Minecto Gold de Syngenta, à base de cyantraniliprole.

À plus long terme, les betteraviers comptent sur la nouvelle substance active insecticide de BASF, Axalion, dont la mise en marché dans l’Union européenne est attendue en 2025 ou 2026. Enfin, sont surtout attendues les variétés tolérantes à la jaunisse. « Nous espérons qu’en 2026, elles pourront offrir une performance équivalente aux variétés conventionnelles », conclut Alexandre Quillet.