Prix des intrants : des coûts de production en hausse de 30 à 100 € par tonne de blé
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Lors du forum dédié au blé tendre, le 17 mai à la Rochelle, Arvalis a présenté le bilan d’une de ses études. Ou comment quantifier la hausse du prix des intrants sur les coûts de production du blé. Trois scénarios ont été testés, selon le prix du kilo d’azote (1,7 €, 2,6 € ou 3,1 €). L’institut propose une calculette en ligne pour que chacun réalise ses propres simulations.
La guerre en Ukraine et son impact sur le prix des intrants était au cœur des échanges lors du forum blé tendre, organisé par Arvalis le 17 mai à La Rochelle. Yannick Carel, chargé d’études économiques au sein de l’institut technique, a présenté trois scénarios pour mesurer l’impact de cette hausse sur le coût de production des céréales. Ces éléments ont été calculés pour le département de la Vienne mais sont, selon l’économiste, représentatifs des hausses observées à l’échelle nationale.
Trois scénarios, pas si improbables que cela
Ces trois scénarios illustrent trois prix d’intrants différents. Si le coût du phosphore, du potassium, du carburant et des phytos sont également pris en compte, force est de constater que c’est le prix de l’azote qui est le plus impactant. L’enjeu est donc important, sans compter l’aspect disponibilité qui peut être également décisif.
- Pour le scénario 1, intitulé « Input + », le kilo d’azote vaut 1,7 €. Un scénario qui pourrait correspondre à la récolte 2022.
- Dans le scénario 2, « Input ++ », l’azote est à 2,6 € le kilo, proche des estimations pour la récolte 2023.
- Dans le scénario 3, « Input +++ », l’azote est à 3,1 € le kilo, un chiffre correspondant à ce qui a été relevé au plus haut de la crise.
Tous postes cumulés et à rendement équivalent, l’écart de coût par rapport à la moyenne de 2018 à 2021 varie de + 30 €/t de blé (scénario 1) à + 100 €/t (scénario 3) avec une hausse de 80 €/t pour le scénario 2.
Arvalis a calculé qu’une hausse de 1 €/kgN correspond à une hausse de la charge azote de 29 €/t de blé pour la Vienne. Globalement en France, ce chiffre oscille, selon Yannick Carrel, entre 25 et 30 €/t.
ImpactCharges, pour y voir plus clair sur les coûts de production
Yannick Carel a par ailleurs souligné que ces scénarios ne prennent pas en compte d’autres éléments comme d’éventuelles pertes de rendement liées à des accidents climatiques. Pour un recul de 10 % du rendement, il faudrait ajouter une hausse supplémentaire d’environ 30 €/t. Sans oublier d’autres charges qui pourraient suivre comme celles liées aux assurances, aux semences, aux frais d’entretien du matériel…
Pour aider les agriculteurs à faire leurs propres calculs, l’institut technique propose l’outil ImpactCharges, gratuit, mis en ligne sur son site. L’idée : estimer, pour une culture, l’augmentation d’un ou de plusieurs postes de charge en prenant les chiffres de sa propre exploitation. Des données utiles pour optimiser son assolement et ses apports d’azote, en tenant compte des contraintes prix et volume d’azote.