25 propositions pour lutter contre les maladies du bois de la vigne
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Les maladies du bois de la vigne progressent de 0,5 à 1 % par an. Or, ils n’existent plus de solutions efficaces de lutte. Un rapport de deux députés a été présenté le 7 juillet pour contrer ce fléau, comparé au phylloxera. Les députés de la Commission développement durable de l’Assemblée nationale ont salué le rapport d’information surles maladies de la vigne et du bois, présenté le 7 juillet 2015. Les députés Catherine Quéré et Jean-Marie Sermier, les deux rapporteurs, ont audité une cinquantaine de personnes en France et à l’étranger. Ils comparent le danger au phylloxera. « La progression est de 0,5 à 1 % par an », alerte Jean-Marie Sermier. Depuis l’arrêt en 2001 de l'arsenite de soude, qui n’est pas remise en question, il n’existe plus de solutions efficaces. « Même si quelques produits existent, dont Esquive à base de Trichoderma, qui a reçu une autorisation de mise sur le marché en 2014, l’efficacité de ces traitements, est cependant limitée et variable d’une année à l’autre », indiquent les rapporteurs. Eutypiose, Esca, black dead arm (BDA) sont les principales maladies du bois. Elles provoquent une perte estimée à un milliard d’euros, du fait notamment de la baisse des exportations. Les deux régions les plus touchées sont le Jura et le Cognac. Le réchauffement climatique n’a pas d’incidence sur le développement de ces maladies. Tout comme les pratiques en viticulture conventionnelle ou biologique, précisent Catherine Quéré et Jean-Marie Sermier. Les deux députés ont fait 25 propositions regroupées en cinq axes, qui vont parfois au-delà des maladies du bois. Statistiques et observation du vignoble
- Faire établir, sous l’égide de FranceAgriMer, en rassemblant des données collectées par les chambres d’agriculture, une statistique annuelle portant sur l’expression de l’Esca, de l’Eutypiose, de la Flavescence dorée et, le cas échéant, de la maladie de Pierce, faisant état des pertes induites en volumes, et si possible en valeur, et en publier les résultats.
- Relancer une structure d’observatoire national des maladies du bois et de la vigne.
- Inciter l’Office international, OIV, à une publication annuelle des données relatives aux maladies du bois dans les pays membres.
- Prévention et mises en œuvre sur le terrain.
- Créer un GDon (groupement de défense contre les organismes nuisibles) spécialisé dans chaque zone viticole, dès lors que les professionnels en ressentent la nécessité.
- Mettre à disposition des viticulteurs un outil informatique permettant d’identifier chaque maladie et des guides de bonnes pratiques.
- Assurer une coordination nationale en matière de recherche, associant l’inter profession.
- Lancer, pour 2016, un appel à projet dans le cadre du Casdar dédié à l’Esca et aux Botryosphaeriacea, centré sur l’identification des facteurs culturaux de propagation de ces maladies.
- Lancer d’urgence, en coordination européenne, un programme de recherche impliquant toutes les filières et laboratoires concernés dédié à Xyllela fastidiosa.
- Créer un mécanisme d’incitation fiscale pour les investissements spécifiquement consacrés à des programmes de recherche et développement en matière de maladies du bois et de la vigne.
- Maintenir les dispositions de quarantaine contre les importations provenant de la zone des Pouilles et les étendre aux importations de plantes du Costa Rica ou d’autres pays contaminés.
- Rappeler que les décisions d’arrachages de vignes sont impératives et prévoir une disposition légale permettant l’arrachage de toute vigne abandonnée au-delà d’une durée de cinq ans, sans préjudice des droits du propriétaire.
- Prévoir une indemnisation à l’arrachage en mobilisant les fonds européens.
- Lorsqu’une seule parcelle doit être arrachée pour des motifs liés aux maladies du bois ou de la vigne, éviter pour ce seul motif la perte de l’Appellation d’Origine Contrôlée
- Soumettre l’Esca à une réglementation de surveillance et de lutte obligatoire, proche la lutte contre la flavescence dorée