350 participants pour la première édition de Cap Agroéco, rendez-vous 100 % agroécologie
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Coprésident et cofondateur du Centre de développement de l’agroécologie (CDA), association organisatrice de Cap Agroéco, Sébastien Roumégous se dit très satisfait de la première édition de ce rendez-vous ancré dans le quart Sud-Est de la France. Et se veut encore plus ambitieux pour 2020. Entretien.
Référence environnement : Quels étaient les contours de Cap Agroéco, dont la première édition s’est déroulée les 1er et 2 octobre ?
Sébastien Roumégous : Nous estimions qu’il manquait un événement de ce type. Cette thématique est parfois abordée dans d’autres salons professionnels, mais nous voulions un rendez-vous 100 % dédié à l’agronomie et à l’agroécologie. L’idée était de créer un tel rendez-vous, ancré dans le quart sud-est de la France. De fait, la dimension régionale était assez forte, avec des représentants de l’ensemble des filières locales. Nous avons proposé des séances plénières et des temps sur le terrain, où nous avions implanté 45 types de couverts végétaux en semis direct et conditions non irriguées. Il a aussi été question de fertilité et de préservation des sols, d’agroforesterie, d’agriculture biologique et de conservation, avec quinze intervenants experts de profils variés, au travers de conférences, ateliers terrains et formations en petits groupes. Le CDA a souhaité également faire la part belle aux premiers innovateurs terrains : les agriculteurs, en dédiant un espace pour que des groupes innovants viennent s’exprimer tout l’après-midi.
R.E. : Quel bilan tirez-vous de cette première édition ?
S.R. : Sur deux jours, nous avons rassemblés 350 participants de nos réseaux, principalement des agriculteurs, mais aussi des techniciens, des étudiants. Nous avons eu un millier d’internautes sur le « live » web, et depuis, 12 000 vues sur Youtube. C’est un succès pour un événement payant, d’autant que nous faisions face à la concurrence du Sommet de l’élevage et de Tech&Bio, cette année. Nous prévoyons de remettre le couvert en 2020, puis probablement tous les deux ans par la suite. Nous visons deux fois plus de participants pour la prochaine édition.
R.E. : Quels sont les grands messages que vous souhaitez porter ?
Le Centre de développement de l’agroécologie a pour but d’apporter des solutions concrètes au réchauffement climatique, la préservation de la qualité de l’eau et la conservation des sols. Je suis persuadé que les sols sont la première matière à travailler pour l’agriculture de demain, et je trouve que trop de conseillers manquent de connaissances à ce sujet. Il faut commencer par comprendre et favoriser un cycle du carbone cohérent pour construire un itinéraire technique cohérent.
Le débat est simple : le carbone est fixé dans de la biomasse grâce aux plantes et au soleil. C’est littéralement de l’énergie que l’on peut utiliser et restituer au sol pour alimenter des êtres vivants qui en retour nous rendent des services. Le facteur limitant des systèmes actuels est bien le carbone. Je pense aussi que pour réduire l’usage des intrants, il faut sortir de la logique de la substitution de produits de synthèse par des produits dits « naturels » et penser davantage « système » et cycle du carbone en travaillant ces matières organiques et la vie du sol. Nous portons ces idées en nous appuyant sur la science et la technique, mais surtout sur la mise en action de collectif d’agriculteurs innovants, qui sont essentiels dans la fabrication des conduites de culture et d’élevage de demain.