Référence agro

A la recherche de la meilleure efficience à l’unité d’azote

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Au-delà des aspects marchés et réglementation, les rencontres internationales de l’Afcome(1) ont été l’occasion de faire le point sur une série d’innovations ou de démarches agronomiques permettant une conduite de la fertilisation plus économe et plus bénéfique pour l’environnement. Jacky Reveillere, responsable agronomie d’Axereal, groupe coopératif régional du Centre, a présenté une étude menée sur plusieurs dizaines d’essais, essentiellement sur blé tendre. Son originalité : poser les termes de la comparaison de manière à la fois simple et globale en évaluant les performances de différents modes de fertilisation azotée en fonction de quatre indicateurs : le rendement, le taux de protéines, la marge à l’hectare et la déperdition d’azote (obtenu en soustrayant à l’azote fourni à la culture celui exporté par le grain). Une manière d’objectiver les différents modes de fertilisation. Quatre indicateurs pour croiser efficacité économique et écologique Selon ses résultats, une sous-fertilisation est « indéfendable », au regard d’une baisse conjuguée des rendements et du taux de protéines, risquant de faire perdre les débouchés à l’exportation (rendement, - 5,4 q ; protéine, - 1 point ; marge, - 52 euros mais plus environnemental, 15 u/ha). La sur-fertilisation n’est pas plus acceptable à ses yeux, avec une marge en retrait et une forte déperdition d’azote (rendement, + 0,7 q ; protéines, + 0,8 ; marge, - 26 euros et 28 unités d’azote perdues/ha). La plus grande efficience revient au fractionnement en trois apports, sous réserve de décaler les quantités d’azote vers le 3e apport en fonction des besoins de la plante. La règle d’or reste donc la bonne dose au bon moment, à l’appui d’un conseil solidement ancré dans la réalité des terroirs. Des techniques de fertilisation moins gourmandes L’intérêt se porte aussi sur des techniques de fertilisation, qui, faute d’être totalement nouvelles, reviennent en force, à la faveur d’un coût de l’azote élevé. Parmi les essais réalisés par Axéréal, la palme revient à l’imprégnation d’inhibiteur d’uréase sur urée ou ammonitrate, suivie de près par l’apport d’azote diluée (glutacidine). Autres pistes explorées : la localisation de l’azote au plus près de la plante. Les outils de pilotage de l’azote sont également de mieux en mieux utilisés, contrairement aux analyses de sol qui peinent à décoller. En 2012, 32 % des agriculteurs déclaraient avoir ce type d’outil sur blé tendre, selon une donnée fournie par Jean-Pierre Cohen, ingénieur à Arvalis-institut du végétal. Certains outils d’aide à la décision sont désormais opposables pour justifier des dépassements de doses d’azote dans les zones vulnérables. Ils doivent d’ailleurs faire l’objet d’une validation par les groupes d’expertise nitrates (Gren) dans les régions. Mais l’on en est, pour l’heure, qu’à la définition de la méthodologie. (1) L’Afcome, Association française de commercialisation et de mélange d’engrais, rassemble 21 coopératives et organismes privés pesant 75 % du marché des engrais en France.