Des rassemblements d’apiculteurs étaient organisés dans toute la France, le 7 juin, pour alerter les pouvoirs publics sur les mortalités d’abeilles à la sortie de l’hiver.  L’Union nationale de l’apiculture française, Unaf, évoque des taux de pertes qui ont pu atteindre 60 % à 90 % du cheptel, selon les régions.  Une délégation était reçue le même jour au ministère de l’Agriculture, qui a décidé de prendre des mesures.

Le ministère veut identifier les causes avant d’agir

Première priorité : caractériser précisément les niveaux de mortalités pour l’année 2018 et en identifier les causes, « afin de prendre les mesures adéquates, tant en termes de prévention que d’accompagnement. » Les services déconcentrés de l’État sont mobilisés, en association avec la profession. De plus, le dispositif de déclaration des pertes proposé aux apiculteurs de Bretagne et des Pays de la Loire, depuis 2017, doit être étendu « à d’autres régions dans des délais rapprochés. »

Une saisine spécifique de l’Anses à venir

Le gouvernement compte également saisir l’Anses « très prochainement » pour analyser les moyens de renforcer le dispositif réglementaire de protection des abeilles et autres insectes pollinisateurs.

Enfin, face à l’un des principaux griefs de nombreux apiculteurs, à savoir la nocivité de certains insecticides utilisés en agriculture, le ministère rappelle que la loi Égalim prévoit un élargissement de l’interdiction de l’usage des néonicotinoïdes aux produits fonctionnant avec un mode d’action identique. En revanche, pas de réponse, à ce stade, sur le « plan de soutien exceptionnel aux apiculteurs sinistrés » réclamé par la filière.

Nicolas Hulot s’est rendu aux Invalides, à Paris, où était organisée l’une des manifestations, pour affirmer son soutien à la filière.