Abeilles : trop de stress augmente le risque de mortalité

__Pourquoi les abeilles meurent-elles en si grand nombre ? La théorie de facteurs multiples, qui agiraient séparément mais combineraient leurs forces, est aujourd’hui privilégiée comme l’attestent les conclusions du congrès Apimondia, qui a réuni à Montpellier, du 15 au 20 septembre, 500 scientifiques spécialistes de l’abeille et 10 000 participants, pour la plupart apiculteurs.__ La liste des « stress » subis par l’insecte est longue. Il y a bien sûr la présence du Varroa, surnommé le « vampire de l’abeille ». On sait aussi que le changement climatique raréfie les disponibilités en eau. Certains traitements insecticides ainsi que l’appauvrissement de l’alimentation des abeilles, dû aux monocultures intensives, sont également montrés du doigt. « Avec un pollen dont la valeur nutritive est faible, l’abeille est moins bien armée pour détoxifier les pesticides », a expliqué Axel Decourtye, spécialiste des abeilles à l’Association de coordination technique agricole (Acta). Sur le terrain, l’hécatombe continue. Les chiffres présentés au congrès Apimondia confirment l’ampleur des mortalités. Le taux de mortalité annuel des abeilles, qui ne devrait pas dépasser les 5 %, atteint entre 40 % et 90 % dans certaines régions du monde. En France, l’enquête effectuée par le Centre national de développement apicole (CNDA) devrait aboutir à un chiffre compris entre 20 % et 25 %. J.P.