Adaptation climatique des systèmes culturaux : pas de « one shot » mais du progressif

L’adaptation des systèmes agricoles à l’évolution climatique ne se fera pas en « one shot » de façon unique et brutale, mais plutôt par évolution en continu et par étapes successives. Cette idée a été développée à travers l’exemple de la viticulture aquitaine par Frédéric Levrault, expert climat à la Chambre d’agriculture de Poitou-Charentes, le 2 décembre à Bordeaux à l’occasion de la 1ère édition des « Rencontres aquitaines - Agriculture et Changement climatique  » organisées par la Chambre régionale. « Les observatoires et les modèles permettent de suivre et représenter ce qui est en train de se passer, explique-t-il. En revanche, il est beaucoup plus difficile de prévoir les modifications des systèmes culturaux qu’il va falloir mettre en place pour vivre, fonctionner et produire dans les exploitations de demain et d’après demain. Néanmoins, il est sûr que cette évolution ne se fera pas brutalement. En clair, on ne pourra pas présenter les systèmes agricoles avec la photo  »avant«  et la photo  »après« . » L’exemple de la viticulture aquitaine a permis d’illustrer cette idée. Sur le court terme, les mesures d’adaptation, dont certaines sont déjà mises en œuvre, portent sur la maitrise du volume du feuillage, le paillage sous le rang, la désalcoolisation, les modifications du ban des vendanges, la réfrigération, les vendanges nocturnes, l’ombrage artificiel, ou encore le travail superficiel des sols. A moyen terme, les mesures adaptatives se focaliseront davantage vers l’orientation des rangs, les densités de plantation, les clones et les porte-greffes, la situation topographiques ou encore, les dates de plantation. A long terme, enfin, les paramètres questionnés seront l’irrigation et les nouvelles variétés.