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Adventurh, un partenariat pour repenser la gestion des adventices dans les Hauts-de-France

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Repenser les systèmes de cultures, en prenant en compte les spécificités de la région Hauts-de-France, pour gérer les adventices. C’est l’ambition du projet Adventurh, lancé en janvier 2020. De nombreux partenaires s’inscrivent dans la démarche, parmi lesquels la Chambre d’agriculture régionale, l’Inrae ou la coopérative Cérésia. Explications avec Jean-Pasqual Hopquin, le directeur d’Agro-Transfert, qui pilote le programme.

Adventurh, un partenariat pour repenser la gestion des adventices dans les Hauts-de-France
Adventurh, un partenariat pour repenser la gestion des adventices dans les Hauts-de-France

Essentielle à la performance d’un système de culture, la maîtrise des adventices est rendue plus complexe par le développement de résistances aux herbicides, le retrait de certaines molécules, ou les enjeux de qualité de l’eau. « Les agriculteurs ont l’impression de courir après le problème, sans réelle satisfaction à terme », résume Jean-Pasqual Hopquin, le directeur d’Agro-Transfert. La structure a lancé un programme de quatre ans, Adventurh, pour accompagner les agriculteurs des Hauts-de-France face à cette nouvelle donne. D’une durée de quatre ans, le projet bénéficie du soutien de nombreux partenaires*. Le premier comité de pilotage s’est tenu le 11 juin dernier.

Un état des lieux pour cerner les enjeux régionaux

Le projet a vu le jour suite à l’interpellation d’Agro-Transfert par ses administrateurs. Pour mieux cerner la problématique des adventices dans les Hauts-de-France, un état des lieux a été réalisé à la fin de l’année 2019. « Le problème est multicausal et différent d’un territoire à l’autre, rappelle Jean-Pascal Hopquin. Cet état des lieux devait permettre d’identifier les situations les plus orphelines. » Pour cela, agriculteurs, conseillers, ingénieurs dans les instituts techniques ou industriels ont été interrogés. Résultat : plus de la moitié des problèmes évoqués concernent le vulpin et le raygrass. La seconde moitié est occupée par une panoplie de difficultés, découlant de la diversité de la flore régionale.

Plusieurs axes de travail identifiés

Compte-tenu du très grand nombre de programmes de recherche concernant le volet « résistance », les partenaires du projet ont choisi de se concentrer sur « la gestion d’une flore variée dans une rotation diversifiée, grâce à des moyens agronomiques préventifs ». « Nous sommes plutôt attendus sur les aspects substitution et reconception, explique Jean-Pascal Hopquin. Nous démarrons juste mais sur le terrain les attentes sont fortes, c’est un gros challenge compte tenu de la diversité de situations. » Plus précisément, le projet Adventurh a deux objectifs principaux : mieux connaître la biologie des adventices et optimiser l’efficacité des leviers de gestion alternatifs en région Hauts-de-France ; et fournir les clés pour accompagner les acteurs agricoles dans la maîtrise à long terme des adventices avec peu ou pas d’herbicides. Ces premiers axes devront ensuite permettre de lancer une seconde phase de travail pour accompagner agriculteurs et conseillers dans l’adoption de ces leviers, et la réalisation de diagnostic chez les exploitants.

 

* Les chambres d’agriculture des Hauts-de-France, Cérèsia, GIEE Ecophyt’ Unéal, Yncréa Hauts-de-France Fredon, Association des producteurs d’endives de France, INRAE. Sol, agronomie et Innovation, ARVALIS Institut du Végétal et Terres Inovia souhaitent également être associés au projet.

 

© photo Agro-Transfert