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Agence de l’eau Artois-Picardie : un appel à projets sous forme d’enchères

Le | Projets-territoriaux

De 2010 à 2014, l’Agence de l’eau Artois-Picardie a expérimenté un nouveau type d’appels à projets, suivi par la chaire de sociologie de Montpellier SupAgro. L’objectif est de faire évoluer les pratiques des agriculteurs du bassin, aujourd’hui couvert à 70 % par des grandes cultures, pour réintroduire des surfaces en herbe dans le cadre d’un appel à projets « création et entretien de couvert herbacé. » L’Agence laisse le soin à l’agriculteur de proposer lui-même un cahier des charges et de fixer le prix auquel il souhaiterait être rémunéré, dans la limite du plafond européen de 450 €/hectare. « L’objectif était de faire adhérer des agriculteurs aux mesures agro-environnementales, en les impliquant davantage, précise Nolwenn Thépaut, chargée de mission à l’Agence de l’eau Artois-Picardie. Une sorte d’enchères où les agriculteurs sont en concurrence ». Les meilleures offres sont retenues : les projets sont choisis par ordre de note décroissante, dans la limite de l’enveloppe de l’Agence qui s’élève à 100 000 euros par an. Un système qui se développe à l’étranger Si ce système se développe à l’étranger, cette première expérience française n’a pas fonctionné à la hauteur des espérances. « Près de 80 dossiers ont été déposés entre 2010 et 2014, pour une quarantaine retenus au final, explique Nolwenn Thépaut. Les cours élevés des céréales n’ont pas incité à la mise à l’herbe de parcelles cultivées et cette approche est très différente des dispositifs d’aides habituellement proposés aux agriculteurs ». A noter pour les collectivités qui souhaiteraient reproduire l’expérience : ce type de dispositif nécessite une notification à Bruxelles car ce sont des aides directes versées à l’agriculteur.