Agriculteurs et environnement : des relations complexes
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L’Association régionale pour l’agriculture paysanne en Bretagne, Arap, vient de rendre publique une étude sur la perception qu’ont les agriculteurs de l’environnement ainsi que la pertinence des outils destinés à faire évoluer les pratiques agricoles. Selon l’Arap, malgré le durcissement de la réglementation et la politique incitative en Bretagne, les résultats globaux en matière de pollutions diffuses restent décevants. Selon l’étude, réalisée à partir d’interviews et d’envoi de questionnaires, les agriculteurs estiment avoir déjà fait beaucoup pour l’environnement, même si leur sensibilité ainsi que la position du curseur « environnement » dans leurs actions s’avèrent propre à chacun. « Leur vision de l’environnement serait certainement plus objective et positive si celui-ci n’était pas d’abord perçu comme une contrainte », indique l’étude. Autre enseignement : les entretiens montrent que la plupart des agriculteurs sont demandeurs d’itinéraires techniques validés et ayant prouvé leur efficacité. Ils refusent toute remise en cause drastique de leurs pratiques. L’adhésion serait aussi plus spontanée sur la réduction des produits phytosanitaires que sur l’azote. Environnement et économie « Pour intéresser les agriculteurs à une orientation plus durable de leurs systèmes de production (…) une approche économique est incontournable », insiste également l’Arap. Enfin, la logique de filière passe avant celle du territoire, ce qui, selon l’association, serait un frein pour les démarches environnementales. Comment accroître l’efficacité des démarches environnementales ? L’Arap donne quatre pistes : clarifier le rôle de la réglementation et renforcer son aspect pédagogique, améliorer la sensibilité environnementale des agriculteurs et de leurs conseillers, sécuriser les démarches sur les plans économique et psychologique, une charte des prescripteurs adaptée aux enjeux des territoires.