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Agriculture bio, le fonds d’aide d’urgence gonflé à 90 millions d’euros et assorti d’un plan Ambition Bio

Le | Projets-territoriaux

En grande difficulté depuis plusieurs années, la filière bio était au cœur des annonces faites, le 28 février 2024, par Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture, au salon international de l’Agriculture (SIA). Parmi elles, l’augmentation de l’aide d’urgence octroyée à l’agriculture bio, promise en janvier par le Premier ministre Gabriel Attal, et le lancement d’un plan d’aide au développement jusqu’en 2027.

Philippe Duclaud, Jean Verdier, Marc Fesneau et Laure Verdeau lors de la présentation, le 28 février - © D.R.
Philippe Duclaud, Jean Verdier, Marc Fesneau et Laure Verdeau lors de la présentation, le 28 février - © D.R.

Quelque peu occultée lors de la récente crise agricole, la filière bio avait obtenu, en guise de consolation, la promesse d’un fonds d’aide d’urgence de 50 millions d’euros de la part du Premier ministre, Gabriel Attal, à la toute fin du mois de janvier 2024. Un mois plus tard, le 28 février, depuis le Salon de l’agriculture, le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, a annoncé que ce fonds serait revu à la hausse, à hauteur de 90 millions d’euros. « L’objectif est d’ouvrir le guichet dès que nous aurons la notification du régime d’aide de Bruxelles […] et que nous puissions instruire et payer d’ici le 30 juin 2024 », a-t-il annoncé.

L’aide d’urgence s’adresse aux exploitations spécialisées à plus de 85 % en agriculture biologique, ayant subi une perte d’excédent brut d’exploitation (EBE) ou une perte de chiffre d’affaires en 2023-2024 supérieure ou égale à 20 % par rapport aux exercices bouclés entre 2018 et 2020. L’aide permettra ainsi de compenser jusqu’à 50 % de la perte d’EBE, à partir de 1 000 € et pour un plafonnement prévu à 30 000 € par exploitation. Le régime est géré, « comme d’habitude », par FranceAgriMer et le guichet consacré ambitionne d’être « aussi simple que possible, en tout cas plus simple que jamais », a souligné Marc Fesneau.

L’Agence Bio se voit dotée par ailleurs d’un « amendement supplémentaire de 5 millions d’euros par an jusqu’en 2027 ». Le budget du Fonds Avenir Bio, quant à lui, passe de 15 à 18 millions d’euros à compter de 2024 avec une échéance, là aussi, prévue pour 2027. 

Le plan Ambition bio 2027 dévoilé

Surtout, le rendez-vous du SIA a vu l’officialisation du plan Ambition Bio 2027, un programme d’aide à l’agriculture biologique devant lui permettre d’atteindre, à cet horizon, les 18 % de surface agricole utilisée (SAU). Aux côtés du ministre de l’Agriculture, le président de la DGPE (Direction générale de la performance énergétique et environnementale des entreprises, qui pilote le plan) Philippe Duclaud a détaillé les trois axes qui constituent la feuille de route du dispositif, fruit de « plusieurs mois de concertation avec les acteurs de la filière », pour les trois années à venir : « stimuler la demande de produits biologiques et renforcer la confiance des consommateurs » ; « consolider et développer des filières biologiques résilientes et ancrées dans les territoires » ; « accompagner les opérateurs de l’agriculture biologique face aux enjeux sociétaux et environnementaux d’aujourd’hui et demain ».

Plusieurs indicateurs

Au total, le programme comprend 26 actions, chacune menée par un pilote et définies par non plus un, mais plusieurs indicateurs. « Dans les programmes antérieurs, nous nous sommes beaucoup focalisé sur un indicateur, la part de la SAU en agriculture biologique, et nous n’en avons peut-être pas assez regardé d’autres. Dans ce plan Ambition Bio, nous avons ainsi retenu l’idée de regarder un panel plus large, en particulier le taux de confiance des indicateurs dans le logo bio et le déploiement de la bio dans la restauration » collective et commerciale. Pas moins de 16 indicateurs font ainsi leur apparition, utilisés pour une gouvernance tant nationale que régionale.

Des plans bio régionaux à construire

Car le déploiement du plan Ambition Bio se veut territorialisé et homogène, comme le pointe Philippe Duclaud  : « L’objectif que nous nous sommes fixés, c’est qu’à l’échéance 2027, l’ensemble des régions soit doté d’un plan Bio, piloté par la région elle-même ou par les services déconcentrés de l’État ».