Agriculture bio : résultats mitigés et mesures incitatives
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((/public/agribio.jpg|agribio.jpg|R))__Campagne 2007-2008 en demi-teinte pour l’agriculture biologique. Alors que l’OniGC annonce une récolte décevante pour les grandes cultures biologiques, l’Agence bio publie des chiffres 2007 quasi-identiques à ceux de l’année précédente.__ Pour cause, les surfaces cultivées en bio restent bloquées à 2 % de la SAU depuis plusieurs années, malgré une sensible augmentation du nombre d’exploitations biologiques. Dans ce cadre, l’objectif de tripler les surfaces pour 2012 paraît encore assez lointain. C’est pourquoi, l’annonce par Michel Barnier du déplafonnement des aides à la conversion a été accueillie très favorablement par la Fnab. La fédération reste convaincue que « les objectifs du Grenelle de l’environnement peuvent être atteints si tout le monde -les professionnels, les acteurs économiques, les pouvoirs publics et les politiques - unissent leurs efforts ». D.M. __''Agriculture biologique : les chiffres clés en 2007''__ %% % 557 133 ha , soit 2 % de la surface agricole utilisée (SAU) nationale : les surfaces cultivées en agriculture biologique progressent relativement peu depuis bientôt trois ans. Pourtant, le nombre d’exploitations certifiées bio a subi une augmentation en 2007, avec 11 978 producteurs engagés, soit 3 % de plus qu’en 2006. De 2001 à 2007, une progression moyenne du nombre d’exploitations bio de près de 2,5 % par an a été enregistrée, dans un contexte où le nombre total d’exploitations baisse chaque année d’environ 3 %. %% % Sur les 557 133 ha certifiés en 2007, 2/3 étaient des surfaces toujours en herbe ou cultures fourragères, les grandes cultures en couvraient 20 % et les cultures pérennes (vigne et arbres fruitiers) 6 %. L’année 2007 a été marquée par de fortes augmentations des surfaces en vignes, en légumes frais et en plantes à parfums, aromatiques et médicinales. Plus d'1/4 avait un troupeau de vaches laitières ou allaitantes % %% Dans le détail, les régions Midi-Pyrénées (63474 ha - 1205 exploitations), Languedoc-Roussillon (42638 ha - 1083 exploitations) et Pays de la Loire ( 63528 ha - 1103 exploitations) sont en tête du classement de l’agriculture biologique. En revanche, en queue de peloton, on retrouve les régions Haute-Normandie (3434 ha - 76 exploitations), Ile de France (4405 ha - 86 exploitations) et Picardie (5329 ha- 121 exploitations). % %% __''Bio : collecte décevante selon l’OniGC''__ %% % Mauvaise campagne pour le bio. D’après les chiffres de l’OniGC, la collecte toutes céréales biologiques a été décevante excepté pour le maïs : - 31 % pour le blé tendre (49 250 tonnes contre 71 400 en 2006/2007) et - 45 % pour le triticale (7 878 tonnes contre 14 376). La demande de farine biologique s’accroissant, les meuneries ont augmenté leurs besoins en blé de 15 %, ce qui a diminué la disponibilité pour les fabricants d’aliments du bétail. Ceux-ci se sont donc reportés pour leur formulation sur du maïs (+ 33 % par rapport à 2006/2007). Globalement, les utilisations de céréales ont progressé rendant indispensable le recours aux importations pour constituer les stocks nécessaires au bon fonctionnement de la filière. La France est devenue en 2007/2008 importatrice nette de blé tendre. % %% __''Agriculture biologique : déplafonnement des aides à la conversion''__ %% % A l’occasion du grand Conseil d’orientation de l’Agence Bio qui s’est réuni le 17 septembre 2008, Michel Barnier a annoncé le déplafonnement des aides à la conversion de l’agriculture conventionnelle vers l’agriculture biologique. Avec cette mesure, le ministère de l’Agriculture vise la réussite du plan « Agriculture biologique : Horizon 2012 », lancé il y a un an, et dont l’objectif est de tripler les surfaces consacrées à l’agriculture biologique pour atteindre 6 % en 2012. %% % Cette mesure très attendue par l’ensemble de la profession crée des conditions beaucoup plus favorables aux conversions, notamment dans le secteur des grandes cultures. Elle devrait permettre, dans le cadre de filières structurées, de mieux satisfaire la demande des consommateurs en produits issus de l’agriculture biologique qui augmente de 10 % par an. % %% Michel Barnier a également rappelé les mesures déjà mises en œuvre dans le cadre de ce plan : la réorientation des moyens de la recherche et du développement pour décloisonner et renforcer la prise en compte de l’agriculture biologique dans les différents programmes ; la consolidation des filières avec la création d’un fonds doté de 15 millions d’euros sur 5 ans au sein de l’Agence bio ; la mobilisation du Fonds d’intervention des industries agroalimentaires à hauteur de 2 millions d’euros pour quatre projets en 2008 et l’introduction de 20 % de produits bio dans la restauration collective de l’Etat d’ici à 2012. %% % __''La Fnab adhère au plan Bio de Michel Barnier''__ %% % Lors du conseil d’orientation de l’Agence Bio du 7 septembre, la Fnab a assuré le ministre du soutien de son réseau et des producteurs bio à son plan de développement de l’agriculture biologique. Elle souhaite que les dernières mesures d’ajustement annoncées par le Ministre puissent attirer de nouveaux producteurs vers ce mode de production. %% % Cependant, malgré les mesures mises en œuvre dans le cadre de ce plan et en dépit de la demande forte du marché, la Fnab concède toutefois que « le nombre de conversions et d’hectares engagés en 2008 restent faibles comparées aux chiffres théoriques qui permettraient d’atteindre de façon linéaire, le triplement des surfaces pour 2012 ». (cf actu sur les chiffres clés de l’agriculture biologique). % %% Par ailleurs, la Fnab a accueilli favorablement le projet de loi Grenelle I, qui d’après elle « traduit, pour la bio, l’essentiel des engagements pris en novembre 2007 par l’ensemble des acteurs de la négociation ». Dans un communiqué, la fédération propose quinze amendements à ce texte. Elle recommande notamment la possibilité pour tous les producteurs y compris ceux qui touchent des aides à la conversion de bénéficier d’un crédit d’impôt et la réorientation des crédits d’Etat alloués par les ministères de l’agriculture et de l’environnement vers la bio. La Fnab prône également pour une meilleure reconnaissance des organisations qui oeuvrent pour le développement de la bio et d’autres formes d’agriculture durable, sans pour autant être des OPA au sens actuel.