« Agriculture durable et pesticides », un colloque qui tombe à point nommé
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((/public/barnier_nkm_-_pti_-_colloque_pesticides.JPG|barnier_nkm_-_pti_-_colloque_pesticides.JPG|L))__« Une agriculture économiquement efficace, écologiquement responsable » : deux termes employés par Michel Barnier, pour fixer l’espace de négociations du « Paquet pesticides », en ouverture du colloque « Agriculture durable et pesticides ».__ Il s’est déroulé 25 et 26 novembre à Paris à l’initiative de la présidence française de l’Union. Et à un moment charnière, puisque Michel Barnier espère bien boucler d’ici à la fin de l’année deux textes essentiels : l’harmonisation de la réglementation sur la mise en marché des pesticides et le projet de directive cadre sur leur utilisation. Ateliers et séances plénières ont permis la confrontation des points de vue et des expériences entre États membres, en présence de nombreux députés européens qui doivent voter en deuxième lecture le paquet pesticides. Si le consensus existe sur la nécessité de réduire les risques liés à l’usage des pesticides, les moyens d’y parvenir font évidemment débat. La fixation de zones permettant une reconnaissance mutuelle des homologations en est un. Les critères d’exclusion des molécules aussi. Le Parlement européen entend en effet élargir leur champ au-delà des ceux proposés par la Commission (les substances cancérigènes, mutagènes, toxiques pour la reproduction et à l’origine de perturbations endocriniennes). Autre point de divergence : faut-il fixer des objectifs de réduction en termes de quantité de produits, comme le souhaite le Parlement, ou de risques, option retenue par la Commission ? Derrière ces questions, une liste plus ou moins longue de produits susceptibles de sortir du marché. CD % %% Voir aussi l’encadré “'Propos choisis'” avec les témoignages de Nathalie Kosciusko-Morizet (ministère de l’Ecologie), Paola Testori-Coggi (DG SAnco)… %% % % %% “'++Photo++ : Ouverture du colloque par Michel Barnier et Nathalie Kosciusko-Morizet. L’un et l’autre défendent l’idée de la promotion de la santé des plantes plutôt que la lutte contre les maladies.'” “'__Propos choisis__'” %% % __Nathalie Kosciusko-Morizet__ : « Les agriculteurs sont spontanément à la recherche de techniques alternatives, mais cette démarche est difficile. Il faut substituer à la notion de lutte contre les ennemis des cultures celle de santé de plantes, contrôler les bio-agresseurs et non les éradiquer. » %% % % %% __Michel Barnier__, ministre de l’Agriculture français, propose quatre leviers pour relever le défi de l’agriculture durable : %% % - La constitution de réseaux de partage d’expériences dans chaque pays et au niveau communautaire ; %% % - La mobilisation de l’évaluation et de la recherche en soutien aux autorités publiques et pour élaborer des réponses incluant l’agronomie (y compris pour faire face aux nouveaux bio-agresseurs liés au changement climatique) %% % - la formation et l’information de tous les acteurs applicateurs, distributeurs, conseillers, consommateurs. %% % - la mise en place de réseaux d’observation des bio-agresseurs et des impacts des pratiques agricoles sur l’environnement avec la mise en place, comme en santé humaine ou animale de réseaux d’épidémio-surveillance des maladies du végétal. %% % % %% __Paola Testori-Coggi__, directrice adjointe de la direction générale de la santé des consommateurs (DG SANCO) : %% % LMR : « Les pesticides sont un élément essentiel de l’agriculture, et s’il y a application de produits, il y a nécessairement des résidus dans les fruits et légumes. Nous venons d’harmoniser les limites maximales de résidus au niveau européen, sur des niveaux tenant compte des populations les plus fragiles. Certaines LMR nationales ont de ce fait pu baisser ou augmenter sur les quelque 5 000 comparées. Mais toujours sur la base d’une opinion scientifique. Lorsque nous n’avions pas assez d’éléments toxicologiques, ce sont les seuils de détection qui ont été retenus. Et dans tous les cas les LMR sont établies de façon à rester bien en deçà des seuils toxicologiques ». %% % Révision de la directive 91/414. « Engagée il y a dix ans, elle a permis de passer de 983 molécules à 232 autorisées (34 sont en cours d’examen fin octobre 2008), auxquelles s’ajoutent 82 nouvelles substances actives homologuées. La refonte en cours va permettre d’introduire de nouveaux critères de sélection, pour exclure les molécules les plus toxiques (cancérigène, mutagènes, toxiques pour la reproduction et à l’origine de perturbations endocriniennes). En face de mesures d’homologations plus contraignantes, le système devrait être plus prévisible et plus rapide, notamment via le système de reconnaissance mutuelle au sein d’une même zone ». La Commission en propose trois. Le Parlement souhaite une approche plus régionalisée. Le système actuel est fondé sur une autorisation européenne ensuite déclinée dans chaque État membre. Une clause devrait permettre à chaque pays, s’il justifie de critères tous à fait particulier, de conserver une autorité sur son territoire. %% % % %% __Dimitri Giotakos__, chef de cabinet adjoint du Commissaire à l’environnement Stravos Dimas %% % « La lutte intégrée est compatible avec une agriculture performante. Les États membres doivent établir des plans nationaux de réduction des usages pour une moindre dépendance aux produits phytosanitaires. Le plan Ecophyto 2018 en France nous semble constituer un bon exemple d’action nationale. La ligne de conduite de la DG Environnement passe par une réduction des risques liés à l’usage des pesticides, plutôt que des quantités. Un deuxième point est fondamental : il s’agit de la formation des distributeurs et des conseillers pour qu’ils soient à même d’informer sur les risques et capables de proposer des solutions alternatives. La lutte intégrée doit devenir en 2014, ce qui implique à la fois plus de méthodes préventives, de surveillance et d’usage de méthodes alternatives ».