Agriculture écologique : l’innovation est dans les fermes
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« Un Bureau d’étude américain a fait une analyse de l’innovation en agriculture : 90 % vient des fermes », a indiqué Michel Griffon, président de l’association pour l’agriculture écologiquement intensive le 27 avril, à l’occasion du quatrième congrès des chambres d’agriculture des Pays de la Loire, qui s’est tenu à Angers (49). Selon lui, le système de recherche est en crise et nécessite de développer les passerelles avec les agriculteurs. Agriculture écologiquement intensive, ou AEI, et plan Ecophyto 2018 font appel à l’innovation agronomique des agriculteurs. Les chambres des Pays de la Loire tentent de canaliser, coordonner et faire partager ces techniques. « Elles doivent s’appuyer sur les expériences innovantes et essayer de les faire suivre aux autres exploitants, insiste Christiane Lambert, vice présidente de la Chambre d’agriculture des Pays de la Loire. Il y a moins de place pour les recettes toutes faites ». Autre point : la biodiversité qui doit être vue comme une ressource au service de la production. Ecophyto et AEI La région Pays de la Loire est l’une des plus avancée sur la mise en place du plan Ecophyto : 130 bulletins de surveillance du territoire édités par an, 458 observateurs, 1176 parcelles observées, 24 réseaux de ferme Dephy. En encourageant les agriculteurs dans leurs pratiques agronomiques, les mentalités changent. « Par exemple, les exploitants s’intéressent davantage aux solutions alternatives comme les stimulateurs de défense naturelle (SDN) et sont plus attentifs aux produits qui respectent l’environnement », explique Jean-Yves Marnier de la Chambre d’agriculture de Loire-Atlantique. Les chambres, avec les exploitants, testent les innovations sur des critères économiques et environnementaux : la protection biologique intégrée sous abri pour les filières de maraîchage, des variétés plus résistantes, l’utilisation des SDN, la solarisation, les auxiliaires, le travail du sol, etc. « Les tests montrent des marges brutes intéressantes, poursuit Jean-Yves Marnier. Nous devons également davantage travailler sur le matériel et les équipements. » Acquérir des données Les intervenants se sont accordés sur un point : il faut collecter des données, créer des indicateurs, pour développer les pratiques qui fonctionnent. Certains craignent que ces données échappent aux agriculteurs et soient privatisées. Un débat qui a surpris Michel Griffon. Lequel tempère : « ce progrès agronomique appartient à tout le monde et c’est pour cela qu’il pourra rapidement se diffuser. » Photo : S.Ay.