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Agriculture et qualité de l’air, FNE et Atmo France mobilisés

Le | Projets-territoriaux

Bien qu’également impactée par le phénomène, l’agriculture pèse encore lourd sur la qualité de l’air. A l’occasion d’une conférence en ligne organisé le 13 janvier, FNE et Atmo France ont insisté sur le besoin d’accompagnement des agriculteurs en la matière.

Agnès Pannier-Runacher lance, ce 15 mars 2024, un cycle de réunions pour comparer les réglementation - © D.R.
Agnès Pannier-Runacher lance, ce 15 mars 2024, un cycle de réunions pour comparer les réglementation - © D.R.

Moins bien connu que le cas de l’eau, l’enjeu des relations entre qualité de l’air et agriculture monte peu à peu en puissance. « Le monde agricole est à la fois victime, avec l’impact de l’ozone, et responsable notamment avec les émissions d’ammoniac et de méthane, de ce phénomène », résume Jean-Luc Fugit, député du Rhône et président du Conseil national de l’air, lors d’une visioconférence organisée sur le sujet, le 13 janvier, par France nature environnement (FNE). Depuis quelques années, l’association est mobilisée sur cet enjeu, notamment à travers le programme européen Clean air farming, dont elle est partenaire avec d’autres ONG européennes. Le programme concentre ses efforts sur la réduction des émissions d’ammoniac et de méthane, dont l’agriculture est responsable, respectivement, à hauteur de 90 et plus de 50 %.

La France en contentieux sur l’ammoniac

Pour l’heure, la France semble avoir pris du retard, pour atteindre les objectifs de la directive européenne NEC. A savoir : réduire de 13 % d’ici à 2030, par rapport à 2005, les émissions d’ammoniac. « La France devrait entrer en contentieux en 2022 sur l’ammoniac car elle n’a pas atteint ses objectifs intermédiaires, le sujet va donc rapidement être encore plus sur le devant de la scène », rappelle Marie Tondelier, déléguée générale d’Atmo France. Contrairement à d’autres secteurs, notamment industriels, qui ont vu leurs émissions baisser ces vingt dernières années, celles liées à l’agriculture connaissent peu d’évolutions. « Il y a moins de pressions financières et réglementaires et aujourd’hui, politiquement, il est difficile de taxer une profession qui connaît de grosses difficultés économiques », indique Marie Tondelier.

Des consignes parfois contradictoires

Cette dernière souligne par ailleurs le manque d’accompagnement des agriculteurs sur ce sujet. « Les agriculteurs regrettent que ces injonctions ne s’accompagnent pas d’explications », explique  la déléguée générale d’Atmo. Elle insiste également sur les consignes parfois contradictions qui sont envoyées aux exploitants. « Pour protéger la ressource en eau, on leur dit de ne pas épandre quand il pleut, mais si après tout le monde le fait en même temps, ce n’est pas très bon pour l’air. » Face à cette situation, Marie Tondelier plaide pour le dialogue : « Nous ne voulons pas contraindre les agriculteurs, mais les sensibiliser, nous travaillons avec la profession pour moderniser les véhicules, mettre en œuvre d’autres méthodes d’épandage, nous intervenons dans des lycées agricoles, notre but est de faire avancer ce sujet dans un maximum de territoires. »

Une nouvel indice Atmo

Ces discussions sont intervenues après une présentation du nouvel indice Atmo, qui mesure la qualité de l’air. Aucune évolution n’était intervenue depuis 1974. Celui-ci sera désormais plus sévère, incluera les particules PM2,4 et ne se limitera plus aux communes de plus de 100 000 habitants. « Dans l’imaginaire collectif, la pollution de l’air ne concerne que les grandes villes, ce n’est pas le cas », explique Marie Tondelier qui rappelle que ce nouvel indice a été aligné avec les seuils de l’indice européen.