Agrifaune, de l’expérimentation à la généralisation
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« Les partenaires du réseau Agrifaune* refusent de se résigner face à la mauvaise tendance observée sur l’évolution de la petite faune sauvage », a affirmé Olivier Thibault, le 28 novembre 2017. Le directeur général de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) s’exprimait lors de la journée nationale du réseau Agrifaune. « Nous avons des résultats opérationnels et transférables, a-t-il poursuivi. Il nous faut désormais partager les bons exemples. »
Depuis 2006, 70 départements sont engagés dans le programme Agrifaune, mobilisant quelque 400 agriculteurs. Les expérimentations sont conduites dans le cadre de cinq groupes techniques nationaux : bords de champs, gestion de l’entre-culture, machinisme, viticulture et depuis très récemment, pastoralisme et petite faune de montagne.
Co-construction chasseurs et agriculteurs
Le nombre et la diversité des actions réalisées démontrent que « sur la base d’un respect réciproque, la co-construction d’initiatives entre chasseurs et agriculteurs est possible, souligne Hervé Lapie, vice-président de la Commission environnement de la FNSEA. La biodiversité peut être source d’innovation, mais nécessite également un accompagnement et une sensibilisation pour adopter de nouvelles pratiques. »
Et c’est justement ce sur quoi insiste Jean-Paul Moktar, vice-président de la Commission petit gibier de la Fédération nationale des chasseurs, FNC : « Il est nécessaire de vulgariser nos acquis. L’échelon national doit promouvoir les actions parcellaires conduites dans le cadre d’Agrifaune. Pour dépasser le cadre embryonnaire, il faut de la volonté, quitte à bousculer les acteurs. »
Croiser les actions Agrifaune, Écophyto, GIEE…
Cette généralisation souhaitée passera peut-être par une articulation avec d’autres actions en faveur de l’environnement, à l’instar des croisements d’actions effectués en Nouvelle Aquitaine avec Agrifaune, Écophyto ou les Groupements d’intérêt éconologiques et économiques (GIEE)… Mais également par le développement de la communication ou bien la mise en place d’un PSE, paiement pour service environnemental, fondé sur une contractualisation de droit privé et visant à indemniser les agriculteurs œuvrant concrètement pour la préservation de la petite faune.
Damien Raison
* Le réseau Agrifaune réunit les chambres d’agriculture de France, la FNC, Fédération nationale des chasseurs, la FNSEA, Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles et l’ONCFS, Office national de la chasse et de la faune sauvage.