Référence agro

« Aider les adhérents à articuler plusieurs démarches durables », Katia Sabatier-Jeune, gérante de Lorifruit

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Référence environnement : Quelles sont les démarches durables suivies par les adhérents de Lorifruit ?

Katia Sabatier-Jeune : Historiquement, les producteurs sont adeptes de la production fruitière intégrée, qui s’appuie sur une gestion raisonnée des produits phytosanitaires, des engrais et de l’eau. À partir de 2004, nous nous sommes appuyés sur les normes de traçabilité et de sécurité alimentaire de Global Gap, qui s’applique actuellement à 90 % de notre production. Nous sommes aussi investis dans la démarche Vergers Écoresponsables. Sans oublier le collectif Nouveaux champs « Zéro résidu de pesticides », dont nous sommes partie prenante notamment pour l’abricot et le kiwi. Et nous nous orientons désormais vers la HVE.

R.E. : Comment organisez-vous ce nouveau virage ?

K. S.-J. : En 2015, la démarche Global Gap est devenue équivalente au niveau 2 de la Certification environnementale. Notre ambition est d'accompagner les adhérents vers le niveau 3, la HVE. L’objectif serait d’atteindre 60 % de nos volumes issus d’exploitations certifiées HVE, et 90 % dans les cinq ans. Le changement est important. Global Gap porte strictement sur la production fruitière. La HVE a trait à l’ensemble de l’exploitation, en tant qu’entreprise. Nos services techniques et qualité sont mobilisés pour accompagner les adhérents. Nous envisageons d’étoffer ces services, et pourquoi pas de créer des partenariats avec d’autres coopératives pour gagner en efficacité. Ce suivi ne porte pas seulement sur les aspects agronomiques, mais aussi sur l’administratif, qui est loin d’être négligeable !

R.E. : Quelle aide administrative pouvez-vous apporter aux producteurs ?

K. S.-J. : Il est impératif d’aider les adhérents qui, en bio comme en conventionnel, jonglent parfois entre cinq ou six cahiers des charges - ce qui a aussi un coût en termes d’audit. Sur 2019, nous avons initié un travail de fond pour déterminer le socle commun des différents cahiers des charges de la filière fruitière. Chaque enseigne de distribution développe ses propres critères, qui heureusement se recoupent. C’est l’atout numéro un d’une structure coopérative de mutualiser ce type de tâche, pour aider chacun à y voir plus clair.

R.E. : Quelles sont les motivations qui poussent Lorifruit vers ces démarches durables ?

K. S.-J. : L’ensemble du secteur de l’arboriculture suit cette tendance, et depuis longtemps ! En ce qui concerne Lorifruit, l’objectif était au départ de répondre à des attentes des consommateurs, qui représentaient du coup un marché à investir. C’est aussi une question de conviction. Au-delà de la demande sociétale, nous sommes aussi des parents, nous avons des voisins, de la famille… La durabilité de nos productions ne se pose pas qu’à la télé, mais aussi et surtout dans notre quotidien.