Construire des références locales en agroforesterie et en sylvopastoralisme chez des éleveurs ariégeois. C’est l’objectif du groupe opérationnel du partenariat européen pour l’innovation Agrosyl(1), animé par la Chambre d’agriculture de l’Ariège en concertation avec des éleveurs et des acteurs de la recherche et du développement : Institut national de recherche agronomique (Inra), Institut de développement forestier (Idf) et Institut de l’élevage (Idele). La journée technique du 4 avril était l’occasion d’inviter quelque 70 agriculteurs et membres de structures de développement et de recherche à visiter trois des sept fermes pilotes engagées dans ce partenariat. Les trois exploitations présentent des profils diversifiés : bovins viande, en bovins viande et lait, en ovins viande.

Bien-être animal et autonomie fourragère

Conseillers et éleveurs se sont relayés pour présenter les dispositifs en place depuis 2017. Et plus particulièrement la culture du mûrier blanc fourrager, l’utilisation d’une litière à base de plaquettes de bois, le pâturage des bois et la consommation de glands par les animaux. Chacun de ces essais a pour but d’améliorer le bien-être animal et de favoriser l’autonomie fourragère des exploitations. Ils répondent ainsi aux deux principaux besoins qu’avaient exprimés 62 éleveurs lors d’une enquête aux origines d’Agrosyl.

Une journée pour initier le mouvement

« L’idée de la journée était d’impulser une dynamique locale en agroforesterie et sylvopastoralisme en réunissant les acteurs concernés », explique Mehdi Bounab, chargé de missions forêts, arbres et bois de la Chambre d’agriculture de l’Ariège et animateur du projet Agrosyl. « Nous avons expliqué les dispositifs, invité des experts à exposer leurs résultats sur des expérimentations semblables, et annoncé d’autres d’autre rendez-vous à venir plus techniques : la coupe des Mûriers blancs en mai, le broyage de bois en plaquettes pour les litières en juin. »

Une autre journée technique est prévue pour septembre 2018, cette fois sur le thème de l’épandage du fumier à base de bois et de paille. Les résultats de chacune des expérimentations seront publiés au fur et à mesure du projet jusqu’à sa conclusion en 2020.

(1) Le PEI Agrosyl est porté par la région Occitanie et financé par l’Agence de l’eau Adour-Garonne et l’Union européenne. Le groupe opérationnel de ce PEI est constitué de la Chambre d’agriculture de l’Ariège, de l’Institut de l’élevage, de l’Institut de développement forestier ; il est accompagné par l’association bois paysan et la Cuma environnementale Vallées Cathares représentant les agriculteurs du territoire et est soutenu par l’Institut national de recherche agronomique.