Avec Ec’Eau Responsables, le négoce Cholat mise sur des productions bas intrants pour préserver la ressource
Le | Projets-territoriaux
Situé en zone vulnérable aux nitrates, le négoce Cholat tient à engager ses agriculteurs dans la préservation de l’eau. C’est pourquoi, à l’occasion de la visite du préfet Pierre-Etienne Bisch en Auvergne-Rhône-Alpes le 17 septembre à Morestel dans l’Isère, l’entreprise a présenté sa démarche de réduction réduction d’usage de pesticides et de fertilisants. En 2017, avec l’appui de l’Agence de l’eau et des chambres d’agriculture, il met en place avec des exploitants un contrat de production de blé « bas intrants » sur des parcelles situées dans une aire d’alimentation de captage, dans la Bièvre, au nord de l’Isère.
Quinze aires de captages et neuf espèces cultivées
La première année, cinquante hectares ont été cultivés selon le dispositif. « Nous avons réduit nos indices de fréquence de traitement, IFT, et notre apport de fertilisation azotée tout en maintenant le rendement et le taux de protéines », se félicite Sylvain Lemaitre, animateur Ecophyto et responsable du projet Ec’Eau Responsables chez le négoce Cholat. Malgré les bons résultats, les surfaces de blé bas intrants n’ont pas augmenté l’année suivante. « Avec les rotations, les parcelles de blé de l’aire de captage ont été semées avec d’autres espèces. Nous avons donc souhaité construire d’autres contrats intégrant davantage de cultures et étendre l’approche à une quinzaine d’aires de captage pour que toute la rotation intègre une démarche bas intrant », explique le conseiller. L’initiative Ec’Eau responsable est née. Le négoce propose dès cet automne de nouveaux contrats : orges pour la brasserie et la nutrition animale, seigle, triticale, avoine blanche, maïs, soja, tournesol et colza.
Réduire aussi les herbicides
L’agriculteur signe un contrat et s’engage à respecter certaines pratiques : réaliser des reliquats en sortie d’hiver et piloter la fertilisation avec farmstar ou le N-tester, ne pas utiliser de glyphosate sur l’interculture, choisir les produits de biocontrôle lorsqu’ils existent. Il est accompagné par les conseillers du négoce, de la Chambre d’agriculture et de l’Agence de l’eau.
Si ces pratiques contribuent à réduire l’IFT global, le nombre de traitements herbicides s’avère souvent plus compliqué à abaisser. C’est pourquoi Sylvain Lemaitre s’appuie aussi sur le réseau de fermes Dephy qu’il anime pour faire émerger des solutions. « En colza, nous avons testé un semis précoce, avec un semoir de précision, couplé à un couvert gélif composé notamment de lentilles et fenugrec. Cela évite un passage d’herbicide et nous observons aussi une pression moins forte des insectes d’automne. L’agriculteur économise un passage d’insecticide pour un rendement équivalent », constate l’animateur.