Basse-Normandie : l’enveloppe des aides à la conversion et au maintien en bio largement consommée
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« Nous n’avons pas de chiffres précis sur ce qui a déjà été utilisé sur l’enveloppe 2015-2020 », précise Guillaume Fernagu, animateur d’Agrobio Basse-Normandie. Début mai, cependant, au moment du versement des aides 2015, les premiers appels d’agriculteurs n’ayant rien reçu sont tombés. Près de 400 d’entre eux, sur les quelque 1000 producteurs bio de la région, seraient concernés. « Avec le système de répartition régionale, les aides actuelles s’arrêtent après dix ans, cinq ans conversion et cinq ans maintien. Et ces aides sont désormais plafonnées. » La moitié des 400 agriculteurs concernés devraient pouvoir souscrire à des mesures agro-environnementales, MAE, estime Guillaume Fernagu. La Région, qui avance qu’après dix ans, les exploitations doivent être autonomes, ne prend pas en compte les suppléments de charges en bio. Agrobio craint que l’emploi de salariés soit le premier poste à souffrir.
L’Agence de l’eau en renfort pour déplafonner les aides
La structure se satisfait néanmoins du chemin parcouru en deux ans. « Sous la précédente mandature, il était question de restreindre les aides au maintien à certaine filière », rappelle Guillaume Fernagu, animateur. Les élections régionales de décembre de 2015 ont changé la donne, et le principe d’un accompagnement de cinq ans + cinq ans pour l’ensemble des producteurs a été retenu. Une première victoire suivie d’une autre bataille, liée aux plafonds de ces aides. 18 000 € pour la conversion et 30 000 € dans le cas spécifique où les céréales occupent plus de 50 % des surfaces, 12 000 € pour le maintien : des montants finalement « satisfaisant », selon Guillaume Fernagu. D’autant que l’Agence de l’eau propose de les déplafonner pour les producteurs qui ont des parcelles sur des zones à enjeux eau pour les uniformiser à 30 000 € pour tous, maintien comme conversion, mais dans la limite du cadre régional, c’est-à-dire pas au-delà de dix ans.
Agrobio Basse Normandie agit également auprès des collectivités sur d’autres aspects pour favoriser les agriculteurs de manière plus indirecte. En demandant notamment l’augmentation de produits bios et locaux dans les cantines. Des subventions supplémentaires pour Agrobio à proprement parler, qui peut par ses animations, générer des dynamiques : Amap, marchés bio, organisation des producteurs dans le développement de filières, accompagnement technique…