Bio : davantage de consommation et de conversions, dans un marché français déficitaire
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L’Agence Bio livre, le 22 février, son baromètre de la filière bio. En 2017, 92 % des Français déclarent avoir consommé des produits biologiques, et 16 % en consomment même tous les jours. En termes de prix, quatre Français sur dix trouvent normal qu’un produit biologique coûte plus cher, et sont prêts à payer 15 % de plus en moyenne.
6,5 % de la SAU exploitée en bio
L’évolution de la filière est également chiffrée. L’Agence Bio recense 36 664 producteurs (+13,6 % par rapport à 2016) exploitant 1,77 Mha en bio, soit 6,5 % de la SAU française. Ce qui fait de la France la troisième surface bio d’Europe. Sur les podiums des régions, l’Occitanie dépasse les 8 100 producteurs bio et les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine suivent, avec chacune plus de 5 300. En queue de classement, l’Île-de-France, la Corse, les départements d’Outre-mer et les Hauts-de-France se situent sous la barre des mille exploitations AB, mais ce sont les seules à dépasser la barre des +20 % de certifications supplémentaires par rapport à 2016.
Maraîchage, les grandes cultures et la viticulture en tête
Toutes les filières progressent. Le maraîchage, les grandes cultures et la viticulture ont dépassé la barre des 5000 certifications en 2017. Derrière ce trio, les surfaces fourragères connaissent la plus belle progression (+21, %) en filières végétales, pour passer le cap des 4100 fermes converties, devant l’arboriculture, pas loin des 3700. En élevage, bovins viandes et lait sont au coude à coude, avec près de 3300 exploitations, devançant le secteur « volailles et lapins » (1390 fermes bio), filière qui connait la progression la plus nette (+23,3 %).
Un marché déficitaire d’un milliard d’euros
Plus en aval, les autres maillons suivent le mouvement : +15,5 % de transformateurs labellisés par rapport à 2016 (soit 12 238 opérateurs au total), mais aussi +18 % de distributeurs (4752 points de vente en tout). Le tout alimentant un marché du bio qui dépasse les 8 milliards d’euros en 2017. Un chiffre encore provisoire, précise l’Agence Bio. En 2016, le chiffre d’affaires atteignait les 7,15 milliards d’euros. Sur cinq ans, l’Agence Bio évoque un marché en expansion de + 82 %.
Un panorama qu’Emmanuel Macron a éclairé de manière moins positive, face aux jeunes agriculteurs invités à l’Élysée le 22 février : « Nous avons aujourd’hui un déficit commercial d’un milliard d’euros en bio, que nous devons compenser. » Le Président se dit optimiste et rappelle que la France vise les 15 % de SAU bio pour 2022.