Bio, le cap des deux millions d’hectares est franchi

L’Agence bio a dévoilé le 4 juin 2019 des chiffres records sur l’année 2018. Le bio représente désormais 7,5 % de la SAU, contre 6,5 % en 2017. Le cap des deux millions d’hectares est franchi, en hausse de 17 % sur un an, dont 268 000 ha en première année de conversion (+ 31 %). Ce mode de production a séduit 5000 exploitations supplémentaires en 2018, portant à 41 600 le nombre total de fermes, soit près de 9,5 % des exploitations.

Céréales, légumes, fruits et vigne

Des chiffres tirés cette année par les productions céréalières (+ 31 %, à 513 783 ha), les légumes (+ 24 %, à 29 583 ha), les fruits (+ 20 %, à 46 246 ha) et la vigne (+ 20 %, à 94 020 ha). Désormais, 23 % des surfaces de vergers sont conduites en bio, 12 % dans le secteur viticole et 5 % des grandes cultures. « Les surfaces certifiées devraient continuer d’augmenter, de l’ordre de 250 000 à 300 000 ha par an », analyse l’Agence bio.

Quid des élevages ? Les effectifs de poules pondeuses progressent de 31,3 % : elles représentent 13,3 % du cheptel. La hausse s’établit à 20 % pour les truies pour atteindre 1,3 % du secteur. Les poulets de chair connaissent une croissance plus faible : + 13,6 % et 1,6 % du total. La part du cheptel des brebis bio s’élève à 10,8 % (+ 20 %) et 6,2 % pour les vaches laitières (+ 14 %).

60 % des fermes dans quatre régions

Si toutes les régions progressent en la matière, quatre d’entre elles englobent 60 % des fermes : l’Occitanie (9403 fermes, 507 242 ha, + 17,4 %), la Nouvelle Aquitaine (6 157 fermes, 275 953 ha, + 27 %), Auvergne-Rhône-Alpes (5 858 fermes, 251 976 ha) et Pays de la Loire (3 270 fermes, 192 211 ha). La région Paca conserve sa première place sur le podium en ce qui concerne la part de SAU en bio, à 25,6 %, devant l’Occitanie (15,5 %) et la Corse (13,6 %).

61 768 opérateurs sont engagés dans la bio dont 41 623 producteurs (+ 13 %), 16 651 transformateurs (+ 12 %), 7 114 distributeurs (+ 41 %) et 545 importateurs (+ 30 %).

Côté économique, les données suivent la même tendance haussière. Le marché a progressé de 15 % pour atteindre 9,7 milliards d’euros de chiffres d’affaires. Soit l’équivalent de 5 % des achats alimentaires des Français. En 2018, la restauration hors foyer a acheté pour 555 M€ de produits bio hors taxe, dont 319 M€ pour la restauration collective.

La moitié des achats en grande distribution

La grande distribution se taille la part du lion avec 49 % des achats des ménages. Leur activité sur cette gamme à été multiplié par 1,5 entre 2016 et 2018, en hausse de 22,6 % sur un an. Les ventes en magasins spécialisés augmentent également, de 7,7 %, mais avec une part de marché en baisse de 2 %, à 34 %. La vente directe conserve ses 12 % du marché avec une croissance de 12,8 %. Les ventes de produits animaux, en hausse de 21 %, se développent davantage que les autres années. « Cela témoigne de l’effort de la grande distribution de sécuriser les approvisionnements et construire avec les filières », estime l’Agence bio.

Quant aux importations dans la consommation, leur niveau se stabilise à 31 %.

Le secteur affiche 18 714 nouveaux emplois en 2018, soit 14 % du total agricole et 155 347 emplois directs.

Des chiffres qui poussent la France à la troisième place des pays européens en 2017, derrière l’Espagne et l’Italie. Ces trois pays pèsent près de 45 % des surfaces cultivées de l’Union européenne.