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Bio-surveillance du territoire : les instituts grandes cultures répondent Vigicultures

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__Le chantier de la bio-surveillance du territoire ne peut évidemment pas se construire sans les instituts techniques.__ Conscients de la nécessité de se positionner très vite pour apporter leur contribution dans un système en pleine élaboration, où se télescopent régions, cultures et ravageurs, quatre instituts viennent de créer Vigicultures. %% % Arvalis-institut du végétal, pour les céréales, le Cétiom, pour les oléagineux, l’ITB, pour les betteraves et l’Institut technique du lin, qui présentaient Vigicultures, le 11 février à Paris, ont opté pour une approche pragmatique. Ils ont mis en commun leurs compétences pour bâtir un outil informatique déjà opérationnel sur 46 bio-agresseurs des blés, maïs, betteraves, colza et lin. Il permet de saisir l’information sur le parasitisme, de dresser la carte par culture et/ou par région des infestations selon des protocoles d’observation validés, en cohérence avec l’analyse du risque qui doit suivre dans les Bulletins de santé du végétal. C.D. « Nous avons un savoir-faire, notre ambition est d’en faire bénéficier l’ensemble du dispositif. C’est un système qui marche. S’il y a mieux, pas de problème, nous avons veillé à sa compatibilité », a résumé Jean-Paul Renoux, d’Arvalis. Les instituts positionnent Vigicultures comme un outil au service des régions, en fonction des besoins. Il a déjà été testé grandeur nature dans le Centre et en Normandie. %% % La création de Vigicultures concrétise une volonté des instituts d’avancer de manière cohérente. Cette dynamique illustre aussi l’un des atouts des instituts : leur capacité à animer des réseaux. Les partenaires que sont les chambres d’agriculture, les Fredon, la PV, les coopératives, sucreries, teilleurs, voire les firmes phytosanitaires ou les semenciers travaillaient déjà pour tout ou partie du territoire avec l’un ou l’autre des instituts. Le réseau le plus opérationnel, et le plus proche de ce que fixent comme cadre les pouvoirs publics, est sans doute Resobet, de l’institut technique de la betterave. Il mobilise tous les acteurs sur le terrain pour la surveillance des maladies et communique gratuitement sur un site ouvert le résultat des observations (nous reviendrons sur cette expérience dans un article spécifique). %% % Les promoteurs de Vigicultures insistent sur la nécessité d’une remontée rapide des observations auprès des agriculteurs, si l’on veut réellement s’inscrire dans une logique de lutte intégrée. Ils anticipent aussi sur la certification à venir des acteurs terrain en mettant en place des systèmes d’évaluation. Ils se positionnent, enfin, comme vecteur de conseils collectifs, à même de former et d’informer les structures terrain. Pour autant, ils s’interrogent, comme les autres acteurs de grand chantier de la bio-surveillance sur plusieurs points : quel mode d’accès à l’information pour les agriculteurs ; quel financement, ou plus largement quel retour, pour les organismes impliqués dans les observations terrain. %% % __Bilan 2008 :150 partenaires et 46 bio-agresseurs sous protocole__ %% % 150 partenaires, certains intervenant sur plusieurs cultures, se sont retrouvés sous l’étendard de Vigicultures : 55 pour la betterave, 74 pour le blé, 54 pour le maïs, 102 pour le colza et 8 pour le lin. 25 000 observations ont été réalisées et des protocoles d’observation élaborés pour 46 bio-agresseurs. En 2009 l’extension des protocoles est prévu aux piétin et fusarioses sur blé, à l’ensemble des maladies foliaires pour les betteraves et à tous les bio-agresseurs du lin et du colza. Le tournesol, l’orge, le pois sont également au programme, comme la pomme de terre, les connexions avec l’outil d’aide à la décision Miléos (mildiou, commun Arvalis et PV) étant en cours de réflexion.