Biocarburants : près de 10 % des stations-service converties à l’E10
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__« Deux mois et demi après son lancement en France, 1015 stations-service distribuent de l’E10, soit 8 % des stations-service de l’Hexagone », a déclaré le 22 juin, Alain Jeanroy, directeur général de France Betteraves, lors d’une conférence de presse de la filière bioéthanol.__ A la fin de l’année, 70 % de l’essence distribuée en France devrait être additivée d’éthanol à 10 %. Depuis le 1er avril, les automobilistes français peuvent mettre dans leur réservoir un nouveau type d’essence : le carburant E10, dont la vocation est de remplacer progressivement le sans-plomb 95. Composé de 90 % d’essence sans plomb et de 10 % d’éthanol, le SP95-E10 doit permettre à la France de réduire ses émissions de gaz à effet de serre d’environ 1 million de tonnes par an. A la mi-juin, quelque 1 015 stations étaient équipées du nouveau carburant. La région la mieux desservie est le Nord-Pas-de-Calais avec 124 pompes, devant l’Ile-de-France (115 pompes) et la Picardie (88). « La progression n’est pas linéaire, reconnaît Thierry Forien, directeur adjoint du Siplec (groupe Leclerc), mais les ventes doublent tous les mois ». « Fin 2009, 70 % de l’essence distribuée en France devrait être additivée d’éthanol à 10 % », a rappelé Alain Jeanroy. J.P. Une simple consultation du site www.carburantE10.fr permet à chaque automobiliste de vérifier la compatibilité de son véhicule avec ce carburant. Toutes les voitures à essence mises en circulation après l’an 2000 peuvent rouler au SP95-E10, soit 60 % du parc actuel. Le bioéthanol produit moins de C02 que l’essence ordinaire (de l’ordre de 60 %). De plus, il coûte de 3 à 5 centimes moins cher au litre que le SP95 classique selon les distributeurs. D’après le projet de loi de Finances pour 2009, l’éthanol bénéficie d’une exonération fiscale partielle de 21 €/hL en 2009, soit une baisse de 22 % par rapport à 2008 et 36 % par rapport à 2007. Par ailleurs, la TGAP (taxe sur les activités polluantes) incite les distributeurs à incorporer des biocarburants dans le gazole et l’essence par un prélèvement supplémentaire en cas de non respect des seuils d’incorporation. Des surfaces agricoles suffisantes pour les objectifs fixés Selon une étude publiée en octobre 2007 par l’ONIGC (aujourd’hui FranceAgriMer), l’objectif national visant à incorporer 7 % de biotéthanol dans l’essence en 2010 nécessitera 2,5 % des surfaces céréalières françaises et 12 % de celles de betteraves. « Ces chiffres ne prennent pas en compte de l’apport en coproduits, pulpes et drêche, utilisés en alimentation animale qui équivalent à la moitié de ces surfaces », tempère Alain Jeanroy. La Commission européenne a également publié une étude au mois de juillet 2007 qui indique que l’ajout, à l’horizon 2020, de 10 % de biocarburant dans l’essence ou le diesel mobiliserait environ 15 % des surfaces agricoles européennes.