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Biocontrôle : Bioline Agrosciences renforce son offre autour des trichogrammes

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« En France, la moitié des surfaces de maïs sont touchées par la pyrale du maïs, et seulement un ha sur six est protégé. À l’échelle de la ferme France, ce sont 500 000 tonnes de maïs que l’on perd chaque année à cause de ce ravageur », insiste Jean-Baptiste Regnard, responsable marketing biosolutions grandes cultures chez Bioline Agrosciences. Il s’exprimait à l’occasion d’une journée organisée le 26 avril près de Bourgueil, sur l’exploitation d’un agriculteur utilisateur de trichogrammes.

Dans un contexte de réduction du recours aux produits phytosanitaires, cette technique de biocontrôle connait un intérêt croissant. Mais s’agissant d’organismes vivants, ils présentent aussi des contraintes : stockage à froid, durée de vie limitée, sensibilité à certaines substances… Pour faciliter leur recours, Bioline Agrosciences développe de nouveaux outils et techniques.

Alerter pour mieux traiter

Dédiée au buis, l’application de suivi et d’alertes Geoinsecta sera aussi étendue à la pyrale du maïs sur cette campagne. Elle sera alimentée grâce au réseau d’observations de l’entreprise, mais aussi par les agriculteurs et les conseillers de la distribution qui pourront déclarer où, quand et à quels stades de développement ils ont aperçu le ravageur. Cette démarche vise à gagner en efficacité en aidant l’agriculteur à poser au moment optimal son diffuseur. Mais cette application servira aussi à mieux prévoir toute la chaîne logistique de livraison en fonction de la date d’utilisation.

Dès le mois de mai, l’entreprise va aussi éditer un bulletin d’informations à l’attention des distributeurs et responsables de dépôts. Elle leur proposera des analyses sur la pression, des alertes régulières sur l’avancement du cycle de la pyrale, etc. « Nous devons créer avec la distribution une dynamique toute l’année autour de la pyrale, et pas seulement lors de la phase commerciale à l’automne et d’utilisation en juin », explique Jean-Baptiste Regnard.

Un packaging adapté aux contraintes

Bioline fait aussi évoluer son conditionnement pour répondre aux contraintes des utilisateurs en lançant sur cette campagne un deuxième diffuseur, T-protect. Contrairement à l’actuel Tricotop max, il peut être déposé mécaniquement, à même le sol, sans craindre de surchauffer avec les rayons du soleil, car il est protégé par un boîtier en carton biodégradable. Il est particulièrement adapté aux parcelles de maïs où les plants n’ont pas atteint une taille et un feuillage suffisant pour abriter le diffuseur.

Bioline travaille actuellement avec des distributeurs, des constructeurs du machinisme et des entreprises de travaux agricoles sur le business modèle. 400 ha sont en test cette année. Le prix rendu agriculteur devrait se situer aux alentours de 40€/ha, en fonction du prix de la pose.

Vigne : efficace même sur du parcellaire fragmenté

Utilisé sur maïs depuis plusieurs dizaines d’années, le trichogramme se développe désormais sur vigne. Bioline Agrosciences est aujourd’hui le seul acteur à proposer une solution à base de trichogrammes pour lutter contre les tordeuses de la vigne. Trichogramme vitis, lancé en 2017 en essai a couvert 70 ha. Cette année, 500 ha devraient être traités avec ce produit, sur tous les vignobles français. Et l’entreprise vise 5000 ha d’ici à cinq ans. « Le trichogramme couvre toute la zone de pause, sans pollution extérieur. Contrairement à la confusion sexuelle, qui fonctionne mieux sur de grandes surfaces, les trichogrammes peuvent être utilisés sur des parcelles fragmentées. Ou en complément de la confusion sexuelle sur des bordures sensibles », explique Elizabeth Mace, directrice marketing business développement. Cent diffuseurs par hectare sont nécessaires.

En termes de performance, les essais de Bioline affichent 70,4 % d’efficacité pour le trichogramme contre 70,8 % avec un traitement phytosanitaire classique. Cette solution est utilisable en agriculture biologique. Des essais sont actuellement menés avec un distributeur de la région pour déterminer les doses de cuivre compatibles, car ce dernier nuit aux trichogrammes.