Biocontrôle et OAD pour venir à bout des limaces
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Lors d’un colloque du 18 mars 2016, l’Inra a recommandé des mesures agronomiques préventives ainsi que des outils d’aide à la décision pour lutter contre les limaces. Des pistes en matière de biocontrôle ont également été présentées. Le biocontrôle à l’étude Des chercheurs de l’unité Agroécologie de l’Inra Dijon ont réalisé une étude en 2012 analysant les populations de carabes (Pterostichus melanarius), prédateur naturel des limaces. L’étude suggère qu’attirer les carabes, et donc réduire la pression de limaces, est possible en jouant sur la diversité du paysage. La pulvérisation de nématodes au stade juvénile (Phasmarhabditis hermaphrodita), associés à une bactérie (Moraxella osloensis), provoque la mort des limaces 4 à 21 jours après infestation. Breveté en 1994, la technique est cependant limitée par son coût, et des facteurs pédo-climatiques qui limitent son recours. L’Université de Rennes 1 a émis des pistes de recherche, avec « l’écologie chimique ». Des actions répulsives existent naturellement entre les limaces et leurs prédateurs. Identifier les composés chimiques qui s’échangent pourrait mener au développement de nouveaux outils. Les végétaux réagissent également à des signaux chimiques. Une étude (Orrock, 2013) a montré que les graines arrosées avec du mucus d’escargot sont moins consommées par les mollusques une fois qu’elles sont développées. De nouveaux outils de biocontrôle pourraient voir le jour en appréhendant ce type de mécanismes de défense des plantes. Gérer les rotations La tête de réseau des instituts techniques, Acta, a rappelé les bonnes pratiques agronomiques. Les risques sont accrus avec des cultures appétentes. C’est pourquoi les rotations, les inter-cultures et les repousses sont à raisonner avec soin. L’Acta attire par exemple l’attention sur les dégâts dans des blés d’hiver suivant un colza, deux cultures qui attirent les limaces. La moutarde quant à elle ne présente que peu de risque. Des études de Resolim, un réseau expérimental de l’Acta, ont montré que moins le sol est travaillé, plus le risque de développement des populations de limaces est fort. Estimer la pression Des outils d’estimation de la pression potentielle des limaces dans une parcelle ont été présentés. Dexi limaces, OAD développé par l’Acta, évalue les systèmes de culture et offre un diagnostic qualitatif de la pression des limaces. Il permet également de simuler l’effet de conduites différentes. Marion Puysservert, responsable technique chez De Sangosse, a mis en avant l’OAD Previlimace. Le risque lié à une parcelle est estimé, et affiné avec des données régionales obtenues avec l’aide d’agriculteurs volontaires effectuant des observations régulières dans leurs parcelles. Disponible en ligne, la firme travaille à une interface sur smartphone. L’Inra et Terre Inovia ont proposé des arbres de décision de la lutte anti-limace, fondés sur l’observation et le piégeage. Enfin, Marion Puysservert a évoqué l’importance de l’épandage : l’outil Spando, matériel d’épandage spécifique aux anti-limaces, évite le sous-dosage en bord de parcelle tout en respectant les bordures et zones non traitées (ZNT).