Biodiversité : dépasser le simple dénombrement des espèces
Le | Projets-territoriaux
__« Le plan Natura 2000 reste un outil nécessaire mais les indicateurs de gestion utilisés pour le piloter doivent dépasser le simple aspect de dénombrement des espèces »__, a expliqué Ronan Uhel, directeur du département « Systèmes et vulnérabilité » de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) lors de la conférence de lancement du projet européen Reverse (1) le 25 juin à Bordeaux. « De nouveaux outils de gestion se développent comme les indicateurs de potentialité écologique des paysages. Il s’agit désormais d’estimer les services rendus par les écosystèmes pour assurer notamment, le bien-être général. » M.-N. C. %% % % %% (1) REVERSE : Regional exchanges and policy making for protecting and enhancing biodiVERSity in Europe. Si une telle évolution s’impose aujourd’hui c’est parce que la biodiversité en Europe subit une érosion continue. Via ses études de l’AEE a lancé plusieurs alertes : 68 % des espèces sont menacées à cause de la perte de leur habitat, 30 % des espèces sont menacées par une sur-exploitation. Tous ces constats mettent en évidence que le plan de protection Natura 2000, dont l’objectif était de stopper la perte de biodiversité, n’a pas atteint tous ses objectifs. « Avec Natura 2000, poursuit Ronan Uhel, on a presque réussi à désigner 17 % de la surface totale en zones protégées. On se rapproche donc de l’objectif de 20 % fixé au départ. Mais la perte des états de conservation des espèces que l’on observe aujourd’hui montre que l’interdépendance entre les zones protégées et le reste du territoire est un facteur clé. Elle suggère aussi que la gestion au sein même des aires protégées pourrait être améliorée.. ». Ce qui suppose une évolution des outils de pilotage.