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Biodiversité, l’association Symbiose veut essaimer ses actions à plus grande échelle

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« La biodiversité peut être un vrai trait d’union entre les agriculteurs, les viticulteurs et les élus sur un territoire. Le mot « symbiose » représente vraiment ce que nous sommes en train de faire », déclare Hervé Lapie, président de Symbiose, à l’occasion de l’assemblée générale de l’association qu’il a créée en 2012, au cœur de la Marne. L’événement se tenait sur la commune de Tilloy-et-Bellay (51), qui est le théâtre d’une expérimentation, encadrée par Symbiose, depuis 2016. Son objectif, reconstituer une trame verte sur un territoire de 3390 hectares, pour relier plusieurs hotspots.

Bandes enherbées et gestion différenciée des bordures

Quinze agriculteurs volontaires portent ce projet de préservation de la biodiversité et de la qualité de l’eau, en collaboration avec des chasseurs, apiculteurs, le maire de la ville et le département. Ces exploitants sont membres d’un GIEE, avec une soixantaine d’autres agriculteurs, créé en 2015. Les principales actions mises en place se font au niveau des bords de champs et de bandes enherbées. Des bandes de luzerne ont été implantées à proximité des six ruches installées dans le cadre du projet Agrapi, également pilotée par Symbiose. Un financement de la Dreal pour 2019-2020, de 30 000 €, prend en charge les pertes de productivité liées à l’installation de ces bandes. Un support pédagogique, pour informer et rassurer les agriculteurs sur la gestion différenciée des bords de chemin, a également été créé. Longs de 160 km, ces derniers sont un espace important à valoriser.

« Ne pas être un site vitrine »

Plusieurs projets, développés généralement sur une période de trois ans, ont été construit depuis le lancement de Symbiose, qui est soutenue par une trentaine de partenaires (chambres d’agriculture, fédération régionale des chasseurs, coopératives, administration, RTE, Réseau biodiversité pour les abeilles, etc) : Agrapi sur la coexistence apiculture / agriculture, Apiluz sur la mise en place de bandes de luzerne mellifères, aménagements de pieds de pylônes avec des plantes mellifères en collaboration avec RTE.

« À Symbiose, nous proposons un guichet unique de la biodiversité car nous parlons au nom de tous les partenaires. C’est ce discours commun qui fait notre force », assure Benoît Collard, secrétaire générale de l’association. L’objectif désormais est que ces projets s’étendent en dehors du périmètre de la Champagne-Ardenne. « Nous ne voulons pas être un site vitrine mais, au contraire, proposer des projets simples à reproduire dans les territoires », explique Hervé Lapie, également président de la section de la Marne de la FNSEA. Pour cela, le comité de pilotage de l’association réfléchit à la mise en place de contrats territoriaux avec les collectivités.