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Biodiversité : le monde agricole veut changer les règles de la compensation

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Les mesures de compensation destinées à protéger la biodiversité datent de 1976. Si le gouvernement réfléchit à améliorer le dispositif et devrait éditer des lignes directrices sur « l’évitement, la réduction et la compensation des impacts sur le milieu naturel » en 2013, ces mesures font grincer des dents dans le monde agricole. Guy Vasseur, président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture, APCA, ne mâche pas ses mots. « Ce n’est pas normal de compenser 5 ou 10 fois la perte écologique engendrée par la construction de projets, par exemple le stade de Lyon, sur des terres agricoles », a-t-il indiqué à Cécile Duflot, ministre du Logement, le 21 novembre, lors du salon des maires. « On prend des terres agricoles pour la construction, et on demande aux agriculteurs par la suite de faire des efforts écologiques, a-t-il poursuivi. Il y a déjà assez de pression sur le foncier sans qu’on rajoute ces problèmes de compensation. » « Nous attendons des propositions concrètes » Le ministère de l’Ecologie s’est dit ouvert à la discussion avec les agriculteurs. « Nous attendons des propositions concrètes de la profession pour construire demain les bases de la future loi sur la biodiversité et concilier production agricole et protection de l’environnement », a indiqué Alby Schmitt directeur adjoint de l’eau et de la biodiversité à la direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature au ministère de l’Écologie, à l’occasion du colloque organisé par la SAF-agriculteurs de France et l’AFDR, l’Association française de droit rural, le 22 novembre sur le thème de «  l’agriculteur producteur de biodiversité et des mesures compensatoires  ». L’occasion pour la SAF de demander à ce que l’exploitant agricole et la fonction première de l’agriculture, soit de nourrir la population, reviennent au cœur de la démarche. En somme, pour la SAF, il convient de mettre la question de l’économie agricole au cœur des mesures de compensation afin que « cette contrainte juridique devienne une opportunité pour les chefs d’entreprises agricoles ».