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Biodiversité : « Toucher le maximum d'agriculteurs par des partenariats avec l'aval », Arnaud Gauffier, WWF

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Pour rallier le plus grand monde à la préservation de la biodiversité, WWF France a noué des partenariats avec les interprofessions agricoles, à l’instar d'Interbev, l’interprofession bétail et viande. « Nous avons réalisé il y a trois ans un recueil de bonnes pratiques, explique Arnaud Gauffier, responsable agriculture et alimentation au WWF France. Même si nous ne partageons totalement les mêmes points de vue, comme la réduction de la consommation de viande, cela ne nous empêche pas de plancher sur des objectifs communs en matière biodiversité. »

Air auprès de l’industrie agro-alimentaire pour toucher plus d’agriculteurs

L’association travaille également avec la Fédération nationale de centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural, FNCivam, sur l'élevage laitier. Mais sa cible privilégiée reste les industries agro-alimentaires et la grande distribution. Question d’efficacité. « Elles forment un goulot d’étranglement : il est plus simple d’intervenir auprès de quelques structures qui touchent beaucoup d’exploitants plutôt qu’auprès de 30 000 agriculteurs individuellement. »

Trop tôt pour mesurer les effets de la loi sur la biodiversité

Quid de l’apport de la loi sur la biodiversité ? « Nous n’avons pas assez de recul, estime le responsable agriculture de WWF France. La création de l’Agence française pour la biodiversité a bousculé beaucoup de choses au niveau national. Nous nous posons la question des moyens financiers qu’auront les agences régionales. Les présidents de Régions ont des positions parfois réactionnaires sur la biodiversité et le travail des ONG locales. Nous espérons que les ARB amélioreront le dialogue dans les territoires. »

Pour Arnaud Gauffier, l’engagement des éleveurs bovins est souvent plus simple. « La production bovine a conservé plus de lien direct avec la terre, analyse-t-il. Le changement de l’agriculture conventionnelle en filières volailles et porcs est en revanche plus compliqué, car les pratiques actuelles sont peu durables. Quant aux grandes cultures, elles sont confrontées à la fluctuation des cours. Or, le prix est facteur déterminant pour faire évoluer les itinéraires. » WWF reconnait que le secteur agricole évolue positivement, notamment avec les jeunes générations et les exploitants qui s’installent sans lien préalable avec l’agriculture. « Une vraie dynamique s’installe », conclut-il.