Biomasse bois : les chambres d’agriculture investissent près de cinq millions d’euros

Référence environnement : Pourquoi les chambres d’agriculture s’investissent-elle dans la filière bois ?

Dominique Chalumeaux : L’agriculture et la forêt couvrent 90 % du territoire. Un certain nombre de propriétaires forestiers privés font appel aux compétences des chambres, dont naturellement les agriculteurs, qui sont souvent aussi dans de nombreuses régions des sylviculteurs. Nos activités sont interdépendantes. Il paraît donc logique de gérer ensemble des sujets tels que la protection de l’environnement, de l’eau, de la biodiversité notamment avec les populations d’animaux sauvages, l’impact et l’atténuation du réchauffement climatique, etc. Or, chaque Chambre d’agriculture avait une implication différente sur ce sujet. En mai 2017, Stéphane Le Foll a publié un arrêté demandant à toutes les structures de s’organiser avec les organisations forestières sur les territoires.

R.E. : Neuf programmes régionaux ont été bâtis. Quelles régions concernent-ils ?

D.C. : Ces plans sont une déclinaison de l’arrêté publié. Ils concernent l’Auvergne Rhône-Alpes, la Bretagne, la Bourgogne Franche-Comté, le Grand-Est, les Hauts-de-France, la Nouvelle Aquitaine, l’Occitanie, les Pays de la Loire et la Provence Alpes Côte d’Azur. Ils ont été validés par le Comité national d’orientation (CNO) composé du ministère de l’Agriculture, du Centre national de la propriété forestière (CNPF), des Communes forestières et de l’Office national des forêts (ONF).

R.E. : Cinquante équivalents temps plein vont être dédiés à cette activité. Quelles seront leurs missions ?

D.C. : Ils seront surtout dédiés à la mobilisation du bois, la gestion de la propriété forestière, l’agencement du foncier, la création de chemins d’exploitation. Nous voulons aussi participer à la recherche de valeur ajoutée dans les territoires au bénéfice des propriétaires forestiers, notamment en les aidant à s’insérer dans le plan de mobilisation de l’approvisionnement des chaufferies biomasse.

En France, seulement 60 % de la ressource bois est mobilisée. Or, c’est un matériau qui répond aux enjeux et aux attentes environnementales par son utilisation possible dans l’habitat, l’ameublement, l’énergie et qui peut avoir de nombreux usages en agriculture par la production de biomasse ou en copeaux pour le paillage. Des plans qui sont également liés aux programmes le développement de l’agroforesterie.