Blé dur, Panzani et Arterris au service d’une filière française, durable et de qualité
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Leader du marché des pâtes en France, Panzani porte depuis 2016, en partenariat avec des coopératives dont Arterris, une filière de qualité pour le blé dur, Blé responsable français (BRF). Lors d’un point organisé le 31 mai dans le Lauragais, les deux structures ont présenté leur ambition pour faire monter en puissance cette démarche, dans un contexte géopolitique troublé. Panzani souhaite ainsi que 100 % de ses approvisionnements de blé dur soient issus de cette filière en 2025.
Pour fabriquer ses pâtes et assurer son approvisionnement 100 % français, l’entreprise Panzani achète, chaque année, 70 % du blé dur produit dans l’Hexagone à destination du marché national (voir encadré). « Nous sommes d’habitude plutôt discrets, mais le contexte actuel pose un enjeu de souveraineté alimentaire, déclare Albert Mathieu, directeur général de Panzani, le 31 mai, en déplacement dans le Lauragais, bassin de production de blé dur. S’il n’y a pas d’effondrement de la filière, celle-ci est tout de même fragilisée et nous souhaitons agir pour maintenir cette filière de qualité et notre approvisionnement français. » Ce dernier critère, effectif depuis 2019, est en effet un des piliers de la démarche Blé responsable français (BRF), lancée en 2016, que la marque veut faire monter en puissance. Objectif, pour la marque : un approvisionnement en blé dur intégralement couvert par cette filière en 2025, contre un peu moins de 30 % actuellement (70 000 tonnes sur 260 000).
Arterris veut doubler ses tonnages
Dans ce cadre, Panzani travaille avec plusieurs coopératives dont notamment Arterris, qui valorise entre 35 et 40 000 tonnes du blé dur dans le cadre de la démarche BRF, sur un tonnage total de 200 000 tonnes. Les objectifs de la coopérative sont ambitieux : elle souhaite en effet multiplier par deux les volumes sous démarche BRF d’ici à 2025, pour approcher des 100 000 tonnes. « L’intérêt pour nous est de valoriser et pérenniser les productions de nos agriculteurs sur nos territoires, via le développement d’une filière d’excellence », explique Jacques Groison, le directeur du pôle agriculture. Axéréal et la CAPL sont également des partenaires privilégiés de cette démarche. Les OS, ainsi que les agriculteurs, participent à la construction du cahier des charges de BRF.
Mille hectares de bandes fleuries en 2025
La démarche ne repose néanmoins pas uniquement sur la certification de l’origine française du blé dur. Elle comporte également un volet environnemental, pour « ramener de la biodiversité dans les campagnes », explique Cécile Renault, directrice R&D et RSE chez Panzani. Mesure phare de l’initiative en la matière : l’implantation de 1000 hectares de bandes fleuries et l’installation de 5000 perchoirs ou nichoirs d’ici à 2025. « Des essais sont mis en place depuis 2021 pour déterminer le meilleur cocktail de semences pour les bandes fleuries, et déterminer les endroits optimaux où les implanter », précise Cécile Renault, qui indique qu’un directeur de recherche d’Inrae les accompagne dans ces travaux.
Par ailleurs, d’autres tests ont débutés en janvier, en lien avec les coopératives, afin d’expérimenter différents types de tests pour caractériser les sols, en fonction de leurs profils chimiques, physiques, et microbiologiques, afin d’en savoir plus sur leur santé. « Notre volonté est rendre cela simple, peu onéreux et fiable pour les agriculteurs », poursuit la directrice R&D et RSE. L’enjeu du stockage du carbone fait partie des réflexions en cours sur le sujet. Un comité technique et un autre scientifique, où siègent des acteurs de la recherche publique et privée, encadrent ces travaux.
Un cahier des charges évolutif
Les résultats de l’ensemble de ces travaux doivent accompagner et soutenir l’évolution du cahier des charges de la démarche BRF. « Actuellement, celui-ci comprend plusieurs mesures obligatoires, comme le recours à certains types de variétés, l’interdiction de certains traitements comme le glyphosate, ou le recours à des OAD », liste Cécile Renault. D’autres mesures sont, pour leur part, seulement recommandées. L’objectif est, à terme, de les rendre obligatoires, grâce aux tests que nous menons, pour accompagner au mieux les agriculteurs. » La marque souhaiterait ainsi atteindre le zéro résidu de pesticides en 2025. Elle réfléchit également à un éventuel rapprochement avec la certification environnementale, pour obtenir une équivalence afin d’être plus visible.
Une prime de 20 €/t
Pour valoriser l’ensemble de ces efforts, sur le terrain, la démarche prévoit une prime de 20€/t, dont 12 € vont à l’agriculteur. Le reste est alloué aux organismes stockeurs. « C’est la concrétisation de notre engagement, via la démarche BRF, de pérenniser la filière blé dur, et préparer son avenir », indique Cécile Renault. Des « clubs panzani » sont également en train d’être mis en place au sein des coopératives, pour accompagner les agriculteurs dans la transition agroécologique. Enfin, la marque n’exclue pas d’ouvrir, à l’avenir, cette démarche à d’autres productions.
Quelques chiffres
- 1,5 Mt de blé dur produites en France, dont 610 000 consommées en France
- 470 000 tonnes achetées par Panzani, soit 70 % de la consommation nationale, dont 260 000 sont utilisées pour la fabrication de pâtes
- objectif : 3000 agriculteurs engagés dans la démarche BRF en 2025, contre 800 aujourd’hui