Circuits courts : références disponibles pour construire les projets
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Présentation ces 17 et 18 octobre à Paris des travaux menés dans le cadre du projet Casdar « Références en Circuits Courts ». Ils ont été conduits pendant trois ans par 61 partenaires * sous la base de plus de 527 enquêtes et entretiens auprès d’agriculteurs impliqués dans ces circuits de ventes. Ils ont permis de mettre à jour les premières références nationales pour réfléchir et réussir un projet en circuit court pour six familles de produits : bovins lait, bovins et ovins, viandes de porcs/charcuteries, volailles et légumes. « C’est une sujet de long court en raison de son côté protéiforme, a rappelé en introduction du colloque, Florent Gulhl, sous directeur du développement rural et du cheval au ministère de l’Agriculture. Il faut progresser par étape. » Pour Jean-Louis Cazaubon, vice-président des chambres d’agriculture, « c’est un gisement d’emplois qu’on peut faire émerger. Ce type de vente donne du sens, c’est pas passéiste, c’est moderne. » Les références et résultats des enquêtes été consignés dans dix brochures. Elles sont aussi destinées aux acteurs de terrain en charge de l’accompagnement des producteurs. Des analyses transversales portant sur les trois volets du développement durable ont été réalisées. Elles font l’objet de brochures dédiées en plus de celles présentant une analyse par filière et d’un recueil identifiant plus de 100 innovations. Quatre typologies d’exploitants Concernant les résultats sociaux, quatre profils d’exploitant ont été identifiés. Ceux qualifiés de mixtes recherchent la valeur ajoutée et des liens forts. Ils réalisent 50 % de leur chiffre d’affaires en circuits courts. Les spécialisés considèrent les circuits courts comme un mode de vente stable et simplifié. Ils pratiquent uniquement la vente directe. Les diversifiés orientent leur stratégie sur plusieurs circuits de vente. Ils attirent une large clientèle. Certains ont des ateliers de transformation. Ils tissent des liens forts avec les autres agriculteurs et apprécient de travailler en réseau. Enfin les pionniers, eux aussi impliqués dans plusieurs réseaux, innovent dans le mode de vente, c’est un moyen de distinction. Le taux de satisfaction le plus élevé se retrouve dans les filières bovins et porcs. C’est surtout l’aspect « autonomie » dans le métier qui ressort comme élément dominant dans les enquêtes. Les agriculteurs fixent leur prix, adaptent les modes de ventes. La participation à des collectifs de transformation ou de vente est également un moyen de rendre efficace le travail. Toutefois le temps de travail et l’organisation demandés par cette activité restent des contraintes fortes. Une offre de formations pourrait dans ce cas être proposée avec l’appui des différents réseaux. Prise en compte modérée de l’environnement La performance environnementale des circuits courts a aussi été étudiée avec plus de 300 initiatives examinées et citées par les 453 producteurs interrogés. Les thèmes retenus concernent l’eau, l’énergie, la biodiversité et la gestion des déchets. Globalement, il existe une grande variabilité entre les productions. Les circuits courts semblent avoir une influence modérée sur les pratiques environnementales, un tiers déclare avoir changé de pratiques en ce sens. L’effet d’entrainement semble important car souvent ces pratiques apparaissent dispersées. L’eau est le thème qui génère le plus de pratiques correctives chez les agriculteurs. Les initiatives sont centrées sur la réduction des intrants ainsi que le traitement de l’eau et la gestion quantitative avec récupération des eaux de pluies, recyclage, paillage… 70 actions ont été citées. 85 % des producteurs de lait et de porc ont affirmé posséder des outils et réaliser des démarches en faveur de la préservation de cette ressource. Les économies d’énergie et la production d’énergie renouvelable sont les pratiques les plus répandues dans le cadre de la maitrise de l’énergie. Les réponses positives concernent surtout les filières bovins lait avec 85 % de réponses en ce sens, puis le maraichage et la volaille. La biodiversité apparait globalement moins citée. Près de 60 initiatives ont été citées, majoritairement par les groupes bovins lait et légumes. Elles portent sur la plantation des haies et la rotation des cultures. Les productions porcs et bovins lait sont les plus concernés par la gestion des déchets avec plus de 85 % de réponses positives. *Ce projet a réuni 61 partenaires dont 11 contributeurs sur l’ensemble du programme : CERD, Fnab, Insti tut de l’Elevage, Ifip, Itavi, Trame, FRCivam Bretagne, APCA/Resolia, Chambre Régionale d’Agriculture de Rhône-Alpes, INRA-UMR Cesaer/AgroSup Dijon, Inra-UMR Innovation. Le CERD, Trame et l’Institut de l’élevage ont piloté ce projet.