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Climat, les assureurs revoient la manière de gérer le risque

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Pour inciter les agriculteurs à s’assurer contre les aléas climatiques et accroître la résilience des exploitations, les sociétés d’assurance, comme Axa Climate, travaillent à la révision de leur offre.

Climat, les assureurs revoient la manière de gérer le risque
Climat, les assureurs revoient la manière de gérer le risque

Seulement un tiers des exploitations sont couvertes par une assurance climat. Pourtant, les agriculteurs sont de plus en plus confrontés à des aléas climatiques. « Nos experts sur le terrain nous le disent : le changement climatique est bien là. Par exemple, le lait contient parfois moins de protéines car les éleveurs sont obligés de s’approvisionner en fourrage pour alimenter leur troupeau, et il est souvent de moins bonne qualité », explique Jean-Vincent Raymondes, directeur adjoint de Saretec, une entreprise d’expertise et d’accompagnement à la gestion des risques, à l’occasion d’une table ronde organisée le 16 septembre par BPI France et Rumeur publique dans le cadre du Space.  Pourtant le phénomène prend de l’ampleur. « L’an dernier, nous avons recruté une centaine d’experts sécheresse en Loraine, dans le Nord, en Île de France et dans le Massif Central, des régions où nous n’en avions pas car elles n’étaient pas touchées par le manque d’eau », ajoute-t-il.

Agriculteurs-assureurs, « ce n’est pas un mariage réussi »

Pourquoi l’assurance climatique a-t-elle tant de mal à percer dans les campagnes ? « Entre l’agriculteur et l’assureur, ce n’est pas un mariage réussi, reconnaît Antoine Denoix, PDG d’Axa Climate, entité du groupe Axa spécialisée dans la protection climatique. L’agriculteur trouve les contrats top complexes et chers, et l’assureur doit couvrir de grand volume. Pourtant, celui qui prend le risque est l’agriculteur et nous devons lui proposer des produits qui répondent à ses attentes. »

S’effacer et s’ouvrir à des partenaires

Les assureurs réfléchissent donc à faire évoluer leur offre, par exemple en s’insérant dans des produits créés par des structures, comme les coopératives.  « L’objectif est de ne pas nous mettre en avant », explique Antoine Denoix. Autre solution : développer l’assurance paramétrique, dont l’indemnisation est déclenchée lorsqu’un indice météorologique dépasse un certain seuil. « Il n’y a donc pas de risque de fraudes, c’est transparent et automatique, ajoute-t-il. C’est pour nous un moyen de retrouver la confiance des agriculteurs. De plus, les contrats paramétriques sont moins chers. »

Enfin Axa souhaite s’ouvrir à des entrepreneurs qui apportent des solutions en matière de gestion des risques afin de mieux contenir l’aléas climatique. « Nous allons raisonner par filière et trouver des partenaires », indique le PDG d’Axa Climate.

Reste que le changement climatique est aujourd’hui avéré et que ce n’est plus un risque : comment alors assurer une sécheresse qui touche tous les agriculteurs de France, et dont les conséquences sont parfois mesurées sur le long terme ? « Nous nous adapterons, je suis optimiste », conclut Antoine Denoix.

 

En photo : Antoine Denoix, PDG d’Axa Climate